Bruits de couloirs, petites phrases et autres échos du monde politique, mardi 25 mars.
LARCHER RAPPELLE A L'ORDRE
"Nous ne devons pas basculer dans les injures et les outrages". Le président du Sénat Gérard Larcher a tapé du poing sur la table mardi pour appeler les sénateurs au calme et à l'ordre, après avoir observé plusieurs invectives lors de débats récents à la chambre haute.
Il a notamment prononcé officiellement un "rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal", sanction rarissime au Sénat, à l'encontre du sénateur d'extrême droite Stéphane Ravier. Celui-ci avait injurié le président du groupe socialiste Patrick Kanner, le traitant de "collabo" lors de débats houleux sur le port du voile dans le sport.
Le président du Sénat, ténor des Républicains, en a aussi profité pour adresser un rappel plus général sur la tenue des débats, d'ordinaire feutrés au Palais du Luxembourg. "Méfions-nous des mots à charge polémique qu'il nous est parfois arrivé d'entendre lors de débats récents", a-t-il lancé, appelant au "respect" et à "l'écoute". "Je n'accepterai pas qu'il en soit autrement", a-t-il encore martelé d'un ton sévère, prévenant que "des débats difficiles" attendaient "ces prochains mois" le Sénat.
La Haute assemblée tient en effet à cette image de respect et d'apaisement, qui tranche avec les tensions permanentes de l'Assemblée nationale.
QUAND PAU RIME AVEC VISIO
François Bayrou a ouvert lundi la conférence "démocratie et libertés" de soutien à l'Ukraine, organisée par son prédécesseur Gabriel Attal, en visio depuis sa ville de Pau, dont il est resté maire. Car le Premier ministre voulait présider le même jour en présentiel le conseil municipal de sa ville, où les échanges, houleux, ont longuement porté sur les violences au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).
Le chef du gouvernement voulait "vraiment assister" à l'événement mais il est "aussi" maire de Pau, ont tenté de justifier en anglais les organisateurs. Un épisode qui n'est pas sans rappeler celui, très critiqué, du conseil municipal de Pau du 16 décembre, auquel le Béarnais avait absolument voulu assister, au lieu de participer à une réunion sur Mayotte, qui venait d'être dévasté par un ouragan, et à laquelle il avait finalement participé en visio.
DU PLOMB DANS L'AILE ?
L'imbroglio autour du calendrier d'examen à l'Assemblée de la proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (Union centriste) visant notamment à réintroduire en France des pesticides néonicotinoïdes autorisés ailleurs en Europe continue.
Le ministère des Relations avec le Parlement (MRP) avait envisagé la semaine dernière d'avancer l'examen de ce texte controversé la semaine du 28 avril (plutôt que celle du 26 mai), ce qui aurait conduit par un jeu de dominos à reculer d'une semaine l'examen des textes sur la fin de vie, aujourd'hui prévu les semaines des 12 et 19 mai.
Sondés par le MRP – même si rien ne l'y obligeait –, la majorité des présidents des groupes de l'Assemblée, y compris le MoDem Marc Fesneau, se sont dits opposés mardi en conférence des présidents à cette accélération du calendrier, de même que les présidentes des commissions des Affaires économiques et du Développement durable, selon des sources concordantes.
La décision sera tranchée d'ici la fin de semaine, mais "c'est compliqué d'aller contre la majorité des groupes", a affirmé une source gouvernementale, observant que ces débats s'inscrivent dans une période où le Parlement a été saisi de nombreux textes sur l'agriculture. "Il y a aussi d'autres urgences".
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