Un nouveau code de l’information aux Comores qui doit être adopté d’ici la fin de l’année inquiète le syndicat national des journalistes qui y voit une menace sur la confidentialité des sources.
Le projet de loi soumis aux députés prévoit que le journaliste n’est pas tenu de divulguer ses sources sauf sur décision judiciaire motivée dans les cas exceptionnels prévus par la loi alors que le texte actuellement en vigueur dispose qu’en matière de secret des sources le journaliste ne peut être inquiété par l’autorité publique
Cette modification constitue un affaiblissement grave de la profession journalistique estime Ahmed Bacar président du syndicat des journalistes comoriens
L’archipel de l’océan Indien qui compte environ 870 000 habitants occupe la 75e place dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières sur 180 pays
En fragilisant la confidentialité des sources pilier fondamental de la liberté de la presse le nouveau texte risque de transformer l’exception en règle ajoute Ahmed Bacar
Le nouveau code de l’information devrait être adopté la quasi-totalité des députés appartenant à la majorité du président Azali Assoumani la Convention pour le Renouveau des Comores
Le texte a toutefois fait l’objet de critiques jusque dans les rangs de la majorité
Si elle n’est pas strictement exceptionnelle proportionnée et clairement encadrée la disposition risque d’instaurer une pression indirecte sur les journalistes d’encourager l’autocensure et d’affaiblir durablement l’indépendance de l’information fait valoir Ahmed Ali Amir conseiller spécial de la présidence en charge de la communication en poste jusqu’au 1er janvier
En fin de semaine dernière le syndicat des journalistes avait publiquement demandé à la ministre de l’Information et ancienne journaliste de la télévision publique Fatima Ahamada à l’origine du projet d’œuvrer pour le maintien d’une protection pleine et entière des sources journalistiques
Ancien chef d’état-major de l’armée Azali Assoumani a pris le pouvoir en 1999 lors d’un coup d’État militaire Élu en 2002 il avait rendu le pouvoir en 2006 avant de se faire élire à nouveau en 2016 en 2019 puis en 2024
Contesté le scrutin de 2024 avait été suivi de deux jours de manifestations meurtrières Les détracteurs du président l’accusent d’autoritarisme croissant à la tête de cet archipel de trois îles du canal du Mozambique où le chef de l’État cumule les fonctions de président de la République et de chef du gouvernement.
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