Des centaines de postes de professeurs des écoles n'ont pas, encore cette année, trouvé preneurs à l'issue des concours enseignants, malgré une baisse du nombre de postes offerts dans les académies les moins attractives, selon des données compilées mercredi. Cette année, 1.046 postes sont restés vacants, soit 9,9 % des 10.590 postes offerts aux concours de l'enseignement primaire (maternelle et élémentaire) de l'enseignement public (hors Mayotte), selon les résultats d'admission publiés sur la plateforme Cyclades de l'Éducation nationale.
C'est près de deux fois moins qu'en 2024, quand 2.040 postes n'avaient pas été pourvus (18,8 %). En suivant la méthodologie utilisée l'an dernier par le ministère, le nombre de postes non pourvus comptabilisés se limite toutefois à 448 postes, soit 4,6 % des postes offerts, à comparer aux 1.118 postes non pourvus (11,5 %) en 2024. Dans cette méthodologie, le ministère exclut les premiers concours internes et les concours internes exceptionnels, et il ne compte pas les postes non pourvus aux concours externes supplémentaires des académies de Versailles et de Créteil, considérant qu'ils sont déjà comptabilisés avec ceux des concours ordinaires.
La chute du nombre de postes non pourvus cette année est cependant en trompe-l’œil car elle découle d’un simple effet mécanique. Comme les années précédentes, la quasi-totalité d'entre eux (1.021 sur 1.046, tous concours confondus) se situe dans les académies peu demandées de Versailles, de Créteil et de Guyane. Or cette année, ces trois académies offraient nettement moins de postes qu’en 2024 (-948, -21 %). À l’inverse, 693 postes ont été ajoutés dans les autres académies, plus attractives.
Résultat : malgré un nombre d’admis quasi stable dans les trois académies déficitaires (2.464 cette année, contre 2.424 en 2024), le nombre de postes non pourvus est automatiquement en nette baisse (1.021, contre 2.009). "On a toujours une crise durable d'attractivité qui va impacter le métier de professeur des écoles", a regretté Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, estimant que "dans les académies déficitaires, il va falloir encore recruter des contractuels".
Le ministère a indiqué que la répartition des postes offerts aux concours, en baisse dans les académies déficitaires, répondait "aux réalités de recrutement et aux besoins des territoires". Dans l’enseignement privé sous contrat, 101 des 1.047 postes à pourvoir (9,6 %) n’ont pas trouvé preneur. Un chiffre en hausse par rapport aux 84 postes (8 %) non pourvus en 2024.
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