À quelques jours d’un vote de confiance qui pourrait marquer la fin du gouvernement, une concertation territoriale est organisée cette semaine à La Réunion en amont du prochain Comité interministériel des Outre-mer (CIOM). La démarche suscite de vives critiques de la part de la Plateforme Réunionnaise, qui dénonce une méthode « inefficace imposée par le gouvernement ».
Selon les élus et représentants signataires, seules six thématiques seront abordées, laissant de côté des sujets jugés essentiels tels que la vie chère, le logement, la santé, l’emploi, la mobilité ou encore les conditions sociales. Ils estiment que les participants « doivent se limiter à 23 fiches préparées par l’État », ce qui réduit leur liberté de réflexion et de propositions.
La Plateforme souligne également que la concertation, répartie en quatre réunions territorialisées (Nord, Est, Sud, Ouest), divise la parole réunionnaise au lieu de la rassembler. Elle regrette par ailleurs que « les travaux de la Conférence Péï, associant élus, acteurs et citoyens, soient ignorés », et que les associations citoyennes soient exclues de la démarche.
« Nous refusons que l’avenir de La Réunion soit pensé à Paris sur la base d’un cadre et d’une temporalité contraints », affirment les signataires, qui prévoient néanmoins de participer aux rencontres prévues afin de porter les propositions issues de la Conférence Péï. Ils dénoncent aussi un projet de budget « qui ne prévoit aucun moyen supplémentaire », dans un contexte politique qualifié d’incertain.
La Plateforme Réunionnaise demande qu’une Conférence Territoriale élargie soit organisée à l’issue de ces réunions, afin de rassembler toutes les forces vives et « construire un projet Réunionnais fait par les Réunionnais et pour les Réunionnais ».
Le texte est signé par plusieurs élus et responsables politiques, parmi lesquels Ericka Bareigts (maire de Saint-Denis, Parti socialiste), Maurice Gironcel (maire de Sainte-Suzanne, Parti communiste réunionnais), Olivier Hoarau (maire du Port, Parti Ansanm), Patrice Selly (maire de Saint-Benoît, Parti Banian), ainsi que Geneviève Payet (Les écologistes), Christophe Estève (Place publique), la sénatrice Audrey Bélim et le député Philippe Naillet.
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