Réuni à Bonifacio pour son 44eme congrès, l’Association nationale des élus du littoral (ANEL) a choisi de mettre l’accent sur l’avenir et la préservation des côtes. À cette occasion, l’organisation a interpellé l’État sur la gestion des sargasses, dont les échouages massifs touchent particulièrement les collectivités d’Outre-mer.
Présentées comme un « fléau brun » qui affecte depuis plus d’une décennie la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ces algues brunes provoquent des nuisances multiples : dégradation des plages, obstruction des ports, difficultés pour la pêche et impact direct sur l’économie touristique. Au-delà des enjeux environnementaux et économiques, elles posent un problème sanitaire en raison des gaz nocifs dégagés lors de leur décomposition, tels que l’hydrogène sulfuré et l’ammoniac.
Un troisième plan national de lutte a été annoncé en mai dernier par le Premier ministre François Bayrou. Il prévoit notamment le déploiement renforcé de navires Sargator, capables de collecter jusqu’à 16 tonnes d’algues par heure, l’utilisation de grues et de barges pour leur traitement ainsi qu’un appui logistique aux collectivités concernées.
Si ce plan est salué comme « un signal attendu », l’ANEL estime qu’il reste insuffisant. Camille Pelage, vice-président du Conseil régional de Guadeloupe, souligne que « les Outre-mer n’attendent pas une gestion progressive de la crise. Ils attendent une stratégie de libération, une réponse à la hauteur du défi ». Parmi les priorités évoquées figurent l’intervention en mer avant l’échouage, la surveillance satellitaire des nappes, la reconnaissance de cette pollution comme telle plutôt que comme un simple déchet, la protection des populations exposées, la simplification des procédures réglementaires et un renforcement de la coopération internationale.
Pour l’ANEL, il ne s’agit pas d’un problème localisé ou secondaire, mais d’« une réalité concrète, vécue au quotidien par nos concitoyens des Antilles et de la Guyane », qui touche directement à la santé, à la sécurité et à la qualité de vie des habitants. L’association appelle donc à une mobilisation accrue, afin d’éviter que cette pollution chronique n’affecte durablement le lien entre les populations et leur environnement maritime.
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