Depuis novembre 2024, la société réunionnaise MY CAVE, spécialisée dans la distribution de boissons fermentées à base de fruits, fait face à un blocage administratif qu’elle qualifie de « grave dysfonctionnement » et qui menace directement sa survie. En cause : un reclassement fiscal de ses produits par la douane de La Réunion, entraînant une taxation près de quatre fois plus élevée que sur le reste du territoire national.
L’entreprise importe des boissons faiblement alcoolisées, proches du cidre, destinées à la grande distribution et aux établissements CHR. Depuis mi-novembre, la douane locale les a reclassées sous la position tarifaire 2208, qui correspond aux « premix » — une catégorie soumise à une taxation de 11 €/DLAP. Or, selon MY CAVE, ces produits devraient être classés en 2206, comme c’est le cas en France hexagonale, en Guadeloupe et en Martinique, où ils sont taxés à 3 €/DLAP.
« Malgré des analyses officielles de laboratoires douaniers ultramarins, des RTC européens valides, et un dossier technique complet validé par un mandataire judiciaire, la douane de La Réunion maintient une position isolée, sans fondement scientifique ou réglementaire clair », dénonce la direction de MY CAVE.
La société évoque « plus de 50 000 € de pertes immédiates » en raison des frais de stockage, des cautions douanières et de la paralysie de son activité commerciale. Les containers restent bloqués à quai, et aucune notification écrite de la décision de reclassement ne leur a été transmise.
Le 10 mai, la direction des douanes aurait promis un retour rapide après réception d’éléments complémentaires, mais a finalement sollicité un délai supplémentaire de trois semaines pour consulter la Direction générale des douanes à Paris.
Dans un courrier adressé aux institutions, médias et parlementaires, MY CAVE alerte sur le caractère « économiquement insoutenable » de la situation. À raison de près de 25 000 € de caution par container, la société se dit à bout de souffle. « Sans réponse officielle ou engagement ferme dans les 10 jours, nous serons contraints d’envisager la fermeture définitive de l’entreprise », avertit-elle.
Elle appelle à un soutien rapide de la part des juristes, élus et organisations professionnelles pour faire entendre sa voix au niveau national et européen. « La Réunion ne peut être un territoire d’exception administrative, au mépris du droit européen et de l’égalité de traitement entre entreprises françaises », conclut la direction.
memento.fr // TLP
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