La Cour d’assises de Basse-Terre, en Guadeloupe, a condamné le chef de gang Kathron « Cuchi » Fortune à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de deux hommes, en 2005 et 2006. Déjà condamné à la perpétuité pour d’autres homicides aux Pays-Bas où il purge sa peine, Kathron Fortune a été transféré en Guadeloupe pour ce procès.
Il a été reconnu coupable jeudi du meurtre de Jomo Maynard et Gilbert Hyman, originaires de Saint-Martin, considérés comme ses « lieutenants » au sein d’un gang qu’il dirigeait. La mère de Jomo Maynard avait vu ce dernier quitter son domicile, le 21 novembre 2005, dans la voiture de « Cuchi ».
Selon des témoignages, son corps aurait été découpé, mis dans des sacs plastiques, et enterré ou jeté à la mer. Le même sort a été réservé, selon les enquêteurs, à Gilbert Hyman, le 15 mars 2006. Peu de témoins, sur les 17 cités dont deux sont décédés au cours de la procédure, se sont présentés à la barre depuis lundi. Plusieurs ont fait part de leur « peur » de représailles, décrite dès le début du procès.
La condamnation est assortie d’une période de sûreté de 22 ans. La Cour a suivi les réquisitions de l’avocate générale, Elodie Rouchouse, allant dans le sens des avocats des parties civiles. Kathron Fortune avait déjà été condamné à 21 ans de prison pour meurtre à Sint-Maarten (partie néerlandaise de Saint-Martin), en 2007. Il s’était évadé en 2016, puis a été arrêté l’année suivante à Saint-Christophe-et-Niévès, un micro-État des Caraïbes. Remis aux autorités néerlandaises, il a été condamné à la perpétuité par la justice de ce pays pour le meurtre de deux hommes commis pendant sa cavale.
Incarcéré dans une prison de haute sécurité néerlandaise, il a été transféré début septembre en Guadeloupe, après un précédent refus d’extradition lié à son profil. Kathron Fortune sera également jugé en Guadeloupe du 29 septembre au 1er octobre pour un autre meurtre commis en 2006. L’accusé de 47 ans restera en Guadeloupe « au moins deux semaines après la fin du procès », selon une source judiciaire, afin de respecter les délais d’éventuels recours, avant un retour aux Pays-Bas pour y purger sa peine de prison à vie.
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