Les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) se sont abstenus lors de l’examen au Sénat du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte et du projet de loi organique relatif au Département-Région. Pour eux, ces textes censés répondre à une crise profonde ne sont que « des promesses floues et des incantations » qui ne permettront pas une véritable refondation du 101e département.
« Cinq mois après le cyclone Chido », les parlementaires du groupe SER attendaient des mesures d’urgence et des engagements clairs pour répondre à la crise sociale, institutionnelle et humanitaire que traverse Mayotte. À la place, ils constatent « un festival de promesses pour la lutte contre l’immigration clandestine » et « un festival de prudence pour l’alignement des droits sociaux ».
Le groupe regrette que plusieurs de ses propositions aient été écartées, notamment la suppression des cartes de séjour territorialisées, celle de l’article 19 relatif aux expropriations, ou encore l’engagement d’une trajectoire de convergence des droits sans exclusion et dans des délais resserrés. Ils dénoncent également « la méthode brutale employée par le Gouvernement » concernant la construction d’un nouvel aéroport à Bouyouni, « au prix de nombreuses expropriations et au mépris du débat public ».
Les élus SER se félicitent néanmoins de la création, à leur initiative, d’un comité de suivi auprès du Premier ministre, chargé de veiller à l’application des mesures prévues par les lois. Ils rappellent que Mayotte n’est pas un laboratoire d’expérimentation sécuritaire, mais bien un territoire de la République qui mérite « justice, dignité et égalité ». En conclusion, ils appellent à « une refondation de la politique de l’État à Mayotte », fondée sur l’écoute de la population et des élus locaux, le respect des droits fondamentaux et un investissement massif dans les services publics et les infrastructures.
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