Un ouvrage consacré à l’artiste Ligne Rouge vient de paraître, rendant hommage à la trajectoire singulière et à l’œuvre engagée de Louis Pavageau, figure marquante du street art français, formé et révélé à Saint-Denis. Pensé comme un livre-événement, ce travail éditorial revient sur un parcours artistique fulgurant, interrompu prématurément en 2009, mais dont l’influence demeure intacte.
Présenté comme un hommage visuel et poétique, l’ouvrage célèbre “la force poétique et l’engagement visuel de Ligne Rouge”, selon le communiqué. À travers un assemblage d’éléments biographiques, de textes autobiographiques, de photographies d’œuvres et de témoignages, le livre retrace l’univers d’un artiste dont la signature graphique reposait sur deux couleurs essentielles, le rouge et le blanc, devenues langage et manifeste.
Reconnu par les critiques Paul Ardenne et Marie Maertens parmi les cent artistes internationaux du street art en 2011, Louis Pavageau a développé une œuvre entre La Réunion, l’Hexagone et le Brésil, oscillant “entre révolte et poésie, entre rouge et blanc”, selon la déclaration. Plus d’une centaine de créations sont réunies dans cet ouvrage, mêlant graffitis, installations, interventions urbaines, archives et écrits, pour restituer la densité d’un travail profondément ancré dans l’espace public.
Préfacé par Jean Faucheur, l’un des pionniers du street art français, le livre est présenté comme “à la fois une rétrospective et un témoignage”, restituant une démarche où la rue devient à la fois atelier, manifeste et espace de dialogue. Fasciné très tôt par le graffiti, l’artiste a élaboré une grammaire visuelle nourrie de signes urbains détournés, tels que le ruban adhésif, les étiquettes ou les panneaux de signalisation, afin d’interroger la perception et l’ordre établi, selon la présentation reçue par Le Mémento.
L’ouvrage revient également sur l’ancrage réunionnais de Ligne Rouge et sur son engagement pour un art libre et universel. Lors d’une résidence au Brésil, l’artiste avait résumé sa démarche à travers une phrase devenue emblématique, “Qui a dit que le nord est en haut”, interrogeant la hiérarchie symbolique des territoires.
Disparu à l’âge de 27 ans, Louis Pavageau laisse une œuvre décrite comme “dense, vibrante et engagée”, mêlant intimité et portée politique. Ce livre, fruit d’un long travail de recherche et de mémoire, se veut une transmission à destination des amateurs d’art urbain comme des lecteurs découvrant, à travers ces lignes rouges, “la poésie de la rue”, selon le communiqué.
Publié par les Éditions Poisson Rouge, l’ouvrage s’inscrit dans une démarche éditoriale valorisant la diversité culturelle réunionnaise et les écritures ancrées dans l’océan Indien et le monde francophone.
Memento.fr
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