Quelques centaines de personnes se sont rassemblées vendredi devant le haut-commissariat de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, pour réaffirmer leur opposition au report des élections provinciales et à l’accord de Bougival avant l’arrivée de la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou.
Une délégation a été reçue par le haut-commissaire de la République Jacques Billant, représentant de l’État sur le territoire, à qui a été remise une lettre destinée à la ministre attendue en début de semaine prochaine. "L’heure n’est plus aux postures partisanes ni aux discours convenus. L’État doit retrouver sa neutralité, sa sincérité et son rôle d’accompagnateur du processus de décolonisation. Nous vous demandons de faire preuve de courage politique et moral, en renouant le dialogue sur des bases claires, respectueuses et équitables", dit ce courrier.
Un peu plus de 200 personnes étaient présentes, selon les organisateurs et la police. L’accord de Bougival, conclu en juillet entre l’État, les non-indépendantistes et les indépendantistes, prévoit notamment la création d’un "État de la Nouvelle-Calédonie" inscrit dans la Constitution française ou la reconnaissance d’une nationalité calédonienne. L’accord implique aussi le report à mi-2026 des élections provinciales, cruciales sur l’archipel.
Toujours soutenu par l’ensemble des forces politiques de Nouvelle-Calédonie et par une partie des indépendantistes, il a depuis été rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste. "Nous ne voulons plus entendre parler de Bougival. C’est derrière nous, on repart d’une page blanche. La mobilisation va monter en puissance, en fonction de ce qui se dira avec la ministre la semaine prochaine", a déclaré à la presse Hervé Tein-Taouva, commissaire général de l’Union calédonienne (UC), la principale composante du FLNKS.


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