Le projet OpTIS (Opérationnalisation de la Technique de l’Insecte Stérile) est entré dans sa phase opérationnelle avec les premiers lâchers de moustiques mâles stériles imprégnés de larvicide, le 26 août à Langevin, Saint-Joseph.
Porté par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Cirad, ce programme vise à intégrer la Technique de l’Insecte Stérile (TIS) aux méthodes courantes de lutte antivectorielle contre les moustiques Aedes, vecteurs de la dengue, du chikungunya et du Zika. Financé par le FEDER, la Région Réunion, le ministère de la Recherche et celui de la Santé, il s’inscrit dans la continuité de plusieurs essais pilotes menés depuis 2009 à La Réunion et déjà couronnés de résultats significatifs, notamment une stérilité induite de plus de 60 % à Sainte-Marie et une réduction de 91 % de la population d’Aedes aegypti à Saint-Joseph en 2021.
La version dite « renforcée » de la TIS combine la stérilisation des moustiques mâles avec l’utilisation ciblée d’un larvicide, le pyriproxifène, à très faible concentration. L’objectif est de contourner les limites biologiques de la méthode classique, de réduire les coûts de production et d’évaluer l’acceptabilité sociale de cette technologie.
Les essais, autorisés par un arrêté préfectoral du 4 avril 2025, dureront 18 mois. Ils se dérouleront en deux phases : d’abord sur 60 hectares entre août 2025 et février 2026, puis sur 175 hectares de mars 2026 à février 2027. Chaque semaine, 1 000 moustiques mâles stériles imprégnés seront lâchés par hectare. Outre les indicateurs entomologiques et environnementaux, l’étude intègrera des données épidémiologiques et psychométriques, notamment via une enquête menée avec IPSOS durant l’été 2025.
Pour Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, « depuis 2021, Saint-Joseph s’est pleinement engagée aux côtés de ses partenaires pour accompagner l’expérimentation de la technique de l’insecte stérile. Aujourd’hui, avec les premiers lâchers opérationnels de moustiques mâles stériles à Langevin, notre commune devient le terrain pionnier du projet OpTIS, une innovation scientifique et environnementale majeure dans la lutte antivectorielle à La Réunion ».
Le projet pourrait à terme aboutir à un transfert technologique vers une start-up locale afin de pérenniser son utilisation si son efficacité et son innocuité étaient confirmées.
memento.fr
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