L'Assemblée de la Polynésie française a voté un amendement dans son projet de loi du pays relatif à la lutte contre le tabagisme, pour interdire l'importation et l'utilisation des e-cigarettes et "dérivés" à compter du 1er juillet 2026.
Lors de l'étude du texte, Lana Tetuanui, représentante du Tapura huiraatira (autonomiste, opposition), a proposé "d'aller plus loin" en demandant au rapporteur d'y inclure un amendement pour interdire "purement et simplement" les cigarettes électroniques et tous leurs "dérivés". Le groupe indépendantiste Tavini huiraatira, majoritaire à l'Assemblée de la Polynésie française, a immédiatement souscrit à cette proposition de la sénatrice de l'Union centriste. "Considérons l'humain plutôt que l'argent", a suggéré Ernest Teagai, représentant du Tavini.
Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, a cependant averti que cet amendement risquait "fort d'être retoqué" par la justice administrative, en raison du "principe de la liberté de commerce et de la proportionnalité des interdictions de commerce" inscrit dans la Constitution. Les "personnes concernées" peuvent se tourner "vers leurs avocats pour dire que c'est une entrave à leur liberté de commerce et que c'est une interdiction qui n'est pas proportionnelle", a-t-il prévenu.
L'amendement a été introduit sous forme d'un nouvel article à la fin du projet. Si ce dernier devait être attaqué, l'ensemble de la loi n'en serait pas fragilisé pour autant. Le projet de loi amendé a été approuvé à 51 voix pour, 5 contre et une abstention.
En Polynésie française, certains produits de vapotage sont régulièrement "trafiqués" pour permettre la consommation d'huile de cannabis, mais aussi de la méthamphétamine, appelée "ice" localement. Selon le ministère de la Santé de la Polynésie française, il y aurait 30.000 consommateurs réguliers de cette drogue dure sur l'ensemble du territoire.
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