Une opération de police menée de nuit en novembre par la Réserve nationale marine de La Réunion et l’Office français de la biodiversité (OFB) a permis d’intercepter deux groupes de braconniers et de saisir 61 kilos de poissons et de langoustes, « dont certaines avaient des oeufs ». Les services de contrôle précisent que les prises, impossibles à remettre à l’eau, feront l’objet d’analyses scientifiques avant destruction.
Les contrevenants ont été appréhendés. Ils « feront l’objet de suites judiciaires » et encourent jusqu’à 22 500 euros d’amende, ainsi que des peines complémentaires telles que la confiscation du matériel ou la suspension des autorisations de pêche. Un refus de contrôle peut également constituer un « délit d’entrave », passible de six mois d’emprisonnement. De nouvelles opérations coordonnées avec l’OFB, la gendarmerie et d’autres services sont prévues en décembre et janvier.
Le braconnage, une pression majeure sur l’écosystème marin
La Réserve marine rappelle que la pêche illégale s’ajoute aux autres menaces pesant sur son patrimoine : événements climatiques, effets du changement climatique, pression des bassins versants et pratiques humaines. Le gestionnaire insiste sur le fait que cette pêche illégale « pèse fortement sur les ressources naturelles » et compromet la régénération des poissons, crustacés et mollusques. Certaines pratiques, comme la casse des coraux pour atteindre les prises, aggravent encore les dommages.
Le braconnage constitue également une concurrence déloyale pour les pêcheurs professionnels. Les périodes de fin d’année étant propices à cette activité, les services de contrôle renforcent leur présence afin d’éviter « un véritable pillage de nos ressources ».
Une réglementation stricte dans la réserve marine
La pêche de loisir est encadrée dans l’ensemble du périmètre protégé. La pêche de nuit y est « strictement interdite ». La pêche à pied dans les lagons n’est autorisée qu’aux détenteurs d’une carte délivrée par la DMSOI. La pêche sous-marine reste, elle aussi, soumise à des règles précises selon les zones, les engins et les quotas.
Les périodes de pêche sont fixées pour respecter les cycles biologiques :
La vente de produits issus de la pêche de loisir ou du braconnage est formellement prohibée. Le consommateur qui achète ces prises devient « complice d’une pratique illégale » et encourt des sanctions.
Un outil d’information pour le public
Pour réduire les infractions liées à la méconnaissance des règles, la Réserve marine met à disposition l’application RNMR. Celle-ci permet de consulter la réglementation à l’aide d’une carte interactive, de se géolocaliser et d’identifier les bonnes pratiques afin de profiter du site tout en protégeant ses patrimoines.
memento.fr
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