La lutte contre les trafics de stupéfiants et les phénomènes de bandes reste une priorité de l’État à La Réunion. Dans le prolongement de la loi du 13 juin 2025 visant à « sortir la France du piège du narcotrafic », le préfet mobilise désormais les nouveaux dispositifs prévus par ce texte.
Trois leviers administratifs sont mis en œuvre. Le premier concerne l’« interdiction de paraître » dans certains lieux liés au trafic. Ce vendredi 5 septembre, deux arrêtés ont été notifiés à des individus dont la présence récurrente occasionnait des troubles à l’ordre public, tels que « vol avec violence sur fond de trafic de stupéfiants, livraison de stupéfiant ou encore vol avec menace d’une arme de poing ». Les personnes concernées ont interdiction de se trouver dans des zones précises pendant un mois.
Le deuxième outil permet la fermeture administrative et temporaire de commerces ou établissements liés aux trafics. Une procédure est en cours d’instruction et pourrait aboutir prochainement à un arrêté.
Le troisième volet vise à faciliter les expulsions de logements occupés par des trafiquants. Le préfet peut désormais enjoindre aux bailleurs de saisir le juge pour résilier un bail. Aucune procédure de ce type n’a encore été engagée à La Réunion, mais huit expulsions sont actuellement instruites dans le cadre de la lutte anti-bandes, incluant des cas liés au trafic de drogue.
En parallèle, l’usage intensif des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour consommation de stupéfiants renforce cet arsenal. Depuis le début de l’année, 1 626 AFD ont été dressées, soit une hausse de 91 % par rapport à la même période en 2024 et de 660 % par rapport à 2023. Cette sanction immédiate de 200 €, inscrite au casier judiciaire, illustre la volonté de l’État de réprimer aussi bien les trafiquants que les consommateurs.
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