D'une région de France à l'autre, les taux de cancers du sein détectés lors du dépistage national organisé pour les femmes de 50 à 74 ans "varient sensiblement", selon des données relatives à 2021-2022 publiées vendredi par l'agence sanitaire publique.
Tous les deux ans, les femmes de 50 à 74 ans, tranche d'âge la plus à risque, sont invitées par la Sécurité sociale à effectuer un examen clinique des seins, une mammographie bilatérale ainsi qu'un bilan de diagnostic immédiat en cas d'image suspecte. En 2021-2022, où plus de 5,12 millions de femmes ont fait une mammographie de dépistage dans le cadre de ce dépistage organisé, le taux de détection de cancer a atteint 0,79 pour 100 femmes dépistées en France, indique Santé publique France (SpF).
Mais "des taux plus élevés sont observés dans les Hauts-de-France et des taux plus bas dans les départements et régions d'Outre-Mer", qui sont "cohérents avec l'incidence géographique de ce cancer", note Santé publique France dans un panorama du programme de dépistage organisé pour 2021-2022. Dans l'Hexagone, pour 100 femmes dépistées, le taux de cancers détectés varie de 0,69 (Provence-Alpes-Côte d'Azur) à 0,95 (Hauts-de-France).
En Corse, ce taux apparaît plus bas (0,73%) que la moyenne nationale (0,79%), mais les comparaisons avec les autres régions sont jugées difficiles car le nombre de participantes au dépistage est beaucoup plus faible. Outre-mer, La Réunion présente le profil le plus similaire à celui des régions de l'Hexagone, mais son taux de cancers détectés est plus bas (0,65%). Guadeloupe et Martinique affichent des taux encore plus faibles (respectivement 0,36% et 0,46%).
En Guyane, le taux de cancers détectés peut "sembler élevé" (0,59%), note SpF, mais le résultat est à interpréter avec précaution car la participation au dépistage y est "très faible". Autre illustration des disparités : "les proportions de cancers de bons pronostics (cancers in situ et cancers invasifs de petite taille) sont plus élevées en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d'Azur", deux régions "très urbanisées avec une forte densité médicale et technologique", selon l'agence sanitaire.
Ce bilan a souffert de difficultés techniques dans la collecte d'informations individuelles et "certaines données manquantes, anormalement importantes, seront complétées" ultérieurement, précise cependant Santé publique France. Par ailleurs, la participation au dépistage organisé a baissé depuis une dizaine d'années en France pour avoisiner 46% globalement. S'y ajoutent 11% de femmes de 50-74 ans faisant des dépistages individuels.
Un suivi spécifique est recommandé aux femmes, y compris plus jeunes, ayant certains antécédents ou prédispositions génétiques. Avec environ 61.000 cas détectés et plus de 12.000 morts, le cancer du sein est le plus fréquent pour les femmes en France et le plus meurtrier. Détecté tôt, il guérit dans 9 cas sur 10.
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