Depuis le début de la Ve République, née après un référendum en 1958, ces consultations électorales ont eu lieu neuf fois en France au niveau national, la dernière fois il y a 20 ans.
- En 1961, le "oui" à l'indépendance de l'Algérie -
L’Algérie, devenue constitutionnellement territoire français en 1848, est en pleine guerre d’indépendance depuis novembre 1954. Après cinq ans de lutte meurtrière, le président Charles de Gaulle admet, le 16 septembre 1959, le droit des Algériens à l’autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français votent à 74,99 % en sa faveur lors d’un référendum ouvrant la voie à l’indépendance du pays.
- En mars 1962, les accords d’Évian approuvés -
Dans la foulée, l’Organisation armée secrète (OAS), bras armé clandestin des ultras de l’Algérie française, voit le jour, et multiplie les plasticages. Charles de Gaulle négocie avec le Front de libération nationale (FLN) et le 18 mars 1962 les accords d’Évian proclament un cessez-le-feu. Le 8 avril, les accords sont approuvés en métropole par référendum à 90 %.
- En octobre 1962, l’adoption du suffrage universel direct -
La même année, le même Charles de Gaulle décide de soumettre au référendum la révision de la Constitution. En jeu, le mode de scrutin de l’élection du président de la République qu’il veut voir passer d’un suffrage indirect (votes des députés et des sénateurs) au suffrage direct. Le 28 octobre 1962, 62,2 % des suffrages exprimés approuvent le projet de loi.
- En avril 1969, le dernier pour De Gaulle -
Le dernier référendum organisé par Charles de Gaulle touche à la régionalisation et à la transformation du rôle du Sénat. Le général avertit qu’il démissionnera en cas d’échec et le 27 avril 1969, le non l’emporte avec 52,41 % des suffrages. La participation dépasse les 80 %.
- En avril 1972, l’Europe entre en scène -
Un référendum organisé par le président Georges Pompidou sur l’élargissement de la Communauté économique européenne à la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark et la Norvège obtient 68,32 % de oui. Mais l’abstention est importante (39,76 %).
- En 1988, le oui à l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie -
Le premier référendum après l’arrivée au pouvoir des socialistes en 1981 porte sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Le Premier ministre Michel Rocard signe le 26 juin 1988 les accords de Matignon, mettant un terme à plusieurs années d’affrontements en Nouvelle-Calédonie. Une ratification validée par référendum, le 6 novembre 1988, avec 80 % de "oui", mais une très forte abstention (63,11 %).
- En septembre 1992, l’approbation du Traité de Maastricht -
Organisé par le président socialiste François Mitterrand, le référendum sur le Traité de Maastricht sur l’Union européenne obtient l’approbation des Français, le 20 septembre 1992. Le oui l’emporte de très peu avec 539.410 voix d’avance, soit 51,05 % contre 48,95 %. Une majorité de départements (53) ont majoritairement choisi le non. L’abstention est relativement faible : 30,31 %.
- En septembre 2000, le record des abstentions -
Le député Valéry Giscard d’Estaing dépose une proposition de loi pour réduire la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Le président Jacques Chirac, qui initialement y était opposé, soumet l’idée au vote des Français. Le oui atteint 73,21 % des suffrages exprimés. Mais près de 70 % des électeurs inscrits (69,81 %) ne se rendent pas aux urnes.
- En mai 2005, le non au Traité constitutionnel européen -
Le dernier référendum organisé en France s’est tenu le 29 mai 2005. Il avait pour objet la ratification du Traité constitutionnel européen. Le non l’emporte avec 54,67 % des suffrages exprimés. L’abstention dépasse les 30 % et le processus constitutionnel est abandonné.
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