Le Conseil des ministres a entériné mercredi la nomination de Patrice Faure à la tête de la préfecture de police de Paris. Proche d’Emmanuel Macron, dont il était jusqu’ici le directeur de cabinet à l’Élysée, il succède à Laurent Nuñez, récemment nommé ministre de l’Intérieur.
Cette décision, prise sur proposition du ministre de l’Intérieur, relève directement du chef de l’État, compte tenu de la sensibilité du poste. Elle vise aussi à combler rapidement le vide laissé par le départ de Laurent Nuñez, lui aussi réputé pour sa proximité avec Emmanuel Macron.
Dans un message publié sur X, le ministre de l’Intérieur a salué "un homme d’expérience ayant occupé des responsabilités majeures en territoire métropolitain comme ultra-marin", lui adressant ses "plus sincères félicitations". Il a ajouté lui accorder "toute [sa] confiance et [son] plein soutien" pour "poursuivre ce qui a collectivement été bâti pour renforcer la sécurité des Parisiens et des habitants de l’agglomération parisienne".
Âgé de 58 ans, Patrice Faure a connu un parcours atypique : titulaire d’un CAP de pâtisserie avant d’obtenir une maîtrise en histoire et en mathématiques, il a d’abord embrassé une carrière militaire, puis rejoint la haute fonction publique. Il a notamment été haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, préfet de Guyane et, plus tôt dans sa carrière, agent à la DGSE. Il connaît également la préfecture de police, où il avait dirigé un service en 2016.
L’arrivée de Patrice Faure à la tête de cette institution de 43 000 agents, installée sur l’île de la Cité, intervient dans un contexte tendu. Dimanche dernier, un vol spectaculaire de joyaux de la Couronne au Musée du Louvre a suscité une vive polémique et relancé le débat sur la sécurité des établissements culturels français. Le préjudice est estimé à 88 millions d’euros. La résolution de ce cambriolage, dont l’enquête mobilise une centaine d’investigateurs de la prestigieuse police judiciaire de la PP, constituera son premier défi.
Un profil direct et pragmatique
Décrit comme un homme au "franc-parler sincère", Patrice Faure se distingue par un style plus abrupt que celui de son prédécesseur, réputé pour sa diplomatie. "Il préfère le pragmatisme au manuel du corps des préfets", estime Rodolphe Alexandre, ancien président de la Guyane, qui voit en lui un "homme de culture" et un "grand serviteur de l’État".
Deux autres préfets chevronnés, Bertrand Gaume (Hauts-de-France) et Georges-François Leclerc (Paca), figuraient parmi les candidats pressentis. Mais la proximité de Patrice Faure avec le président de la République a, sans surprise, pesé dans la décision finale.
Avec cette nomination, Emmanuel Macron conserve une ligne directe avec la préfecture de police de Paris, un rouage essentiel de l’appareil sécuritaire national.
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