Alors que le projet de loi contre la vie chère dans les Outre-mer vient d’être adopté en commission au Sénat, la sénatrice de La Réunion Audrey Bélim a réagi avec fermeté, estimant que le texte reste « à ce stade insuffisant ».
Pour la parlementaire socialiste, « la vie chère est un phénomène insupportable pour nos concitoyens ultramarins ». Elle rappelle que « selon l’Insee, les prix sont supérieurs de 9 % à La Réunion par rapport à l’Hexagone, et même de 37 % dans l’alimentaire ». Une situation qu’elle juge intolérable : « Qui accepterait des prix si élevés dans l’Hexagone ? »
Audrey Bélim regrette que ses propositions pour soutenir la production locale, notamment agricole, n’aient pas été retenues. « J’avais appelé le Gouvernement à intégrer un titre entier dédié à la production locale afin de faire baisser les prix alimentaires. Je n’ai pas obtenu gain de cause », selon sa déclaration.
Elle partage également la déception exprimée par la présidente LR de la commission, Dominique Estrosi-Sassone, et affirme que « nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux ». L’examen du texte en séance publique est prévu mardi, et la sénatrice entend bien peser sur le débat. « Nous sommes déterminés, avec le groupe socialiste et notamment Victorin Lurel, à faire des propositions concrètes pour nos concitoyens ultramarins », souligne-t-elle.
Selon Audrey Bélim, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Naïma Moutchou, « est ouverte aux propositions des parlementaires pour enrichir le texte » — une ouverture que la sénatrice « prend au mot ». Elle annonce qu’elle défendra une série d’amendements visant notamment « la lutte contre la concentration verticale, la fin du blocage géographique sur les sites et plateformes, l’acquisition de licences ou de marques pour ne pas les déployer dans les Outre-mer, la capacité de l’Insee de saisir la Deets, ou encore la personnalité juridique pour les OPMR ».
« Au total, une trentaine d’amendements concrets pour lutter contre la vie chère », précise-t-elle, avant de conclure : « Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Nos trois millions de concitoyens ultramarins nous regardent. »
Memento.fr


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