Les forces de l'ordre, déployées en grand nombre dans la capitale malgache, ont dispersé jeudi matin avec des grenades lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc des groupes de manifestants qui entendaient protester contre les coupures à répétition d'eau et d'électricité, a constaté une journaliste sur place.
Dès les premières heures de la matinée, le centre d'Antananarivo était quadrillé par un important dispositif des forces de sécurité, le préfet de la capitale ayant interdit le rassemblement la veille. Par petits groupes d'une centaine de personnes, les protestataires ont tenté de déjouer les barrages installés par les forces de sécurité pour rallier le point de rendez-vous dans le quartier d'Ambohijatovo, dans le centre de la capitale.
Peu avant 11H00 (08H00 GMT), les forces de l'ordre, composées de plusieurs unités de la police et de la gendarmerie, ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Trois manifestants ont été arrêtés. Sur les banderoles brandies par ces derniers, on pouvait lire : "Laissez-nous faire entendre nos droits", "Stop à une vie faite de bidons jaunes et de noirceur" ou encore "Nous ne voulons pas de troubles, nous voulons juste nos droits".
Des hommes cagoulés du GSIS, une unité de la gendarmerie, ont été vus se déplaçant à vive allure dans leurs 4x4 blancs et tirant des lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les protestataires. Les manifestants répondaient à un appel au rassemblement lancé sur les réseaux sociaux. Aucune personnalité politique n'a été aperçue parmi eux. Malgré des richesses naturelles exceptionnelles, Madagascar reste l'un des pays les plus pauvres de la planète. Près de 75% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2022, d'après la Banque mondiale.
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