Le Conseil départemental et la commune de Salazie ont annoncé, le 27 août, la mise à disposition de 1 000 récupérateurs d’eau de pluie pour les habitants du cirque, régulièrement confrontés à des coupures d’eau en période d’étiage.
Aux côtés de la maire Sidoleine Papaya, également conseillère départementale, le président Cyrille Melchior a confirmé un engagement financier de 715 000 euros de la Collectivité pour un investissement global de 1,12 million d’euros. Le projet est mené en partenariat avec l’Office de l’eau Réunion, qui apporte 300 000 euros, et s’inscrit dans le cadre d’une convention dédiée au stockage d’eau de pluie ainsi que du pacte Département et territoires (PDT).
Chaque foyer concerné sera équipé d’un récupérateur d’une capacité de 3 000 litres. Cette initiative doit permettre de limiter l’impact des épisodes de sécheresse, devenus plus fréquents et intenses depuis les tensions observées sur la ressource en décembre 2024 et janvier 2025. « La fourniture et l’installation de 1 000 récupérateurs d’eau de pluie, en priorité pour les foyers les plus exposés aux coupures et les plus vulnérables, constitue une action exemplaire. Elle vient renforcer l’autonomie en eau des habitants, tout en s’inscrivant dans une logique de prévention et d’adaptation aux évolutions climatiques », a déclaré Gilles Hubert, président délégué de l’Office de l’eau et vice-président du Département.
Le SDIS a également mis à disposition un camion-citerne afin d’intervenir ponctuellement auprès des habitants et des agriculteurs, notamment via la prise de la Rivière du Mât, gérée par la Saphir. Parallèlement, une étude a été lancée pour améliorer l’approvisionnement en eau brute des îlets de Mare-à-Martin, Mare-à-Citrons et Mare-à-Vieille-Place. Les travaux, prévus à l’horizon 2027, devraient permettre d’irriguer près de 210 hectares au bénéfice d’une centaine d’agriculteurs.
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Salazie : une élue d’opposition critique les réponses de la mairie face à la sécheresse
À la suite de l’annonce de la distribution de citernes de 3 000 litres aux habitants et de la remise en service d’un ancien camion de pompiers pour puiser de l’eau, l’élue d’opposition Cindy Barbe Robert dénonce une gestion de crise qu’elle juge insuffisante et mal adaptée aux enjeux climatiques. Selon elle, « une citerne de 3 000 litres, c’est à peine quelques jours d’autonomie pour une famille ». Elle estime que ces dispositifs relèvent davantage de mesures ponctuelles que de véritables solutions structurelles à un phénomène désormais récurrent.
L’élue soulève également des interrogations sur la logistique et son coût. Elle critique le recours à un camion pour pomper dans une rivière, une opération nécessitant carburant, entretien et personnel, et s’interroge sur le financement à long terme. Elle met aussi en cause la transparence de la sélection des bénéficiaires confiée à la Cise, évoquant un risque de clientélisme. La question sanitaire est également pointée : l’eau pompée directement dans une rivière « ne peut être considérée comme potable sans traitement préalable », rappelle-t-elle, redoutant une exposition des familles à des risques bactériologiques.
Cindy Barbe Robert souligne enfin une possible inégalité entre habitants, certains étant dotés de solutions d’urgence et d’autres laissés de côté. Elle appelle la municipalité à privilégier des alternatives durables telles que la réhabilitation du réseau, la mise en place de réservoirs collectifs de grande capacité, l’interconnexion des réseaux ou encore l’élaboration d’un plan sécheresse concerté.
« Les habitants de Salazie n’attendent pas des effets d’annonce, mais des solutions solides, équitables et durables », conclut-elle, estimant que le problème de l’eau doit être traité comme un enjeu de fond et non comme une opération de communication.
memento.fr
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