Les 5.000 adultes-relais, qui facilitent l'insertion professionnelle des habitants des quartiers populaires et jouent un rôle de médiateurs sociaux, "continueront à oeuvrer dans les mêmes conditions" en 2025, a annoncé mercredi la ministre déléguée chargée de la Ville.
Interrogée à l'Assemblée nationale sur la "suppression annoncée" des 5.000 postes d'adultes-relais, qui "incarnent une présence humaine indispensable dans les quartiers où la fracture sociale ne cesse de se creuser", Juliette Méadel a retracé le cheminement du projet de loi de finances depuis sa première présentation début octobre par le gouvernement Barnier.
Entre 2024 et 2025, ce dernier avait initialement prévu de faire passer de 639 millions d'euros à 549 millions d'euros le budget de la politique de la ville, soit une baisse de 90 millions d'euros. Mais l'actuel gouvernement a proposé d'augmenter ce maigre budget initial de 65 millions d'euros, volonté partiellement suivie par le Sénat qui l'a augmenté de 60 millions d'euros en première lecture.
Sur ce total de 60 millions adopté au Sénat, 50 millions d'euros sont alloués au Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), 5 millions aux cités éducatives et "5 millions pour sécuriser le dispositif des adultes-relais dans son format actuel", a précisé la ministre.
"Les adultes-relais continueront à oeuvrer dans les mêmes conditions qu'en début d'année 2024", a-t-elle ajouté, appelant les parlementaires à augmenter de 5 millions d'euros supplémentaires ce budget pour "permettre le déploiement des contrats de ville [en] outre-mer et en particulier à Mayotte". Créés en 1999 et dotés d'un budget de 100 millions d'euros en 2024, le dispositif des adultes-relais devrait bénéficier d'un budget de 98 millions d'euros en 2025 si les parlementaires suivent le gouvernement.
Lors du comité interministériel des villes (CIV) du 27 octobre 2023, organisé pour apporter une réponse aux violentes émeutes urbaines de l'été 2023 consécutives à la mort de Nahel, l'ex-Première ministre Elisabeth Borne avait annoncé un renforcement de la présence humaine dans les quartiers en simplifiant et en accompagnant la professionnalisation du dispositif.
"Les adultes-relais n'ont jamais été dans l'inquiétude d'être supprimés puisque le budget qui était inscrit au projet de loi de finances 2025 initial était de 93 millions d'euros", a indiqué le cabinet de la ministre. "Ce qui nous manquait, c'est 5 millions supplémentaires pour maintenir le dispositif tel qu'il existait début 2024", a-t-on précisé de même source, expliquant par ailleurs que les contrats d'adultes-relais "ne peuvent pas légalement être prolongés au-delà de six ans".
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