L’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) publie son rapport 2024 sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux dans les collectivités françaises du Pacifique — Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna. Après plusieurs années de croissance continue, l’année 2024 marque un ralentissement notable de l’activité.
Le nombre total d’opérations recule de 9,3 %, soit 124 millions de paiements, tandis que le montant global diminue de 2,7 % pour atteindre 9 336 milliards de F CFP. Les retraits d’espèces suivent la même tendance, avec une baisse de 10,3 % des opérations et de 8 % des montants. Ces reculs, particulièrement marqués en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna, s’expliquent notamment par l’impact économique des émeutes de mai 2024.
Tous les moyens de paiement scripturaux sont concernés. La carte bancaire, utilisée dans près de trois opérations sur quatre, reste le mode le plus sollicité mais enregistre un recul de 5,5 % des usages et de 2,9 % des montants. Le virement chute de 21,3 % en volume, même si les montants restent stables (-0,5 %). Les prélèvements diminuent de 8,6 % en nombre et de 6 % en valeur. Le chèque poursuit son déclin, avec 23,2 % de chèques émis en moins et une baisse de 25,5 % des montants réglés. En 2024, les montants payés par chèque représentent la moitié de ceux de 2018, confirmant qu’il s’agit du moyen de paiement le moins utilisé dans les collectivités du Pacifique comme dans l’Hexagone et les DOM.
En parallèle, le montant de la fraude atteint son plus haut niveau depuis 2017, avec 648,4 millions de F CFP, soit une hausse de 72,3 %. La Nouvelle-Calédonie concentre 373,6 millions de F CFP de fraude, contre 274,8 millions en Polynésie française. La carte bancaire demeure le principal vecteur de fraude, représentant plus de la moitié des montants fraudés, en forte progression en Polynésie.
La majorité des fraudes proviennent de transactions en ligne, dont plus de la moitié ont des contreparties à l’étranger. Les opérations locales, elles, représentent moins de 10 % du total. Le taux de fraude global s’établit à 0,0475 %, un niveau inférieur à celui de l’Hexagone et des DOM (0,0531 %), mais la fraude sur les virements progresse davantage dans le Pacifique.
Face à cette évolution, l’IEOM rappelle que « la première des protections demeure celle mise en œuvre par les usagers eux-mêmes ». L’institution invite chacun à faire preuve de vigilance permanente, à ne jamais partager ses moyens de paiement, même avec un proche, et à redoubler de prudence face aux sollicitations extérieures. Des rappels de bonnes pratiques figurent dans le rapport complet publié par l’Institut.
memento.fr


0 COMMENTAIRE(S)