« Depuis la fin de l’année 2024, l’épidémie de chikungunya touche l’ensemble de l’île de La Réunion, avec une intensification des cas déclarés au cours du premier trimestre 2025 », souligne l’Observatoire du Tourisme de l’Ouest dans une note d’analyse diffusée en avril 2025. L’enquête menée auprès de 129 professionnels du secteur révèle un impact majeur sur les activités touristiques, marqué par des annulations en cascade, une baisse brutale de la fréquentation et une incertitude économique généralisée.
« Au 16 avril 2025, on dénombre plus de 33 000 cas confirmés depuis le 1er janvier 2025 (soit près de 34 000 cas cumulés depuis l’apparition du foyer initial en août 2024) », rapporte le document, précisant que les zones Sud et Ouest figurent parmi les plus touchées, avec notamment près de 900 nouveaux cas signalés en une seule semaine à Saint-Paul.
Les hébergements touristiques sont en première ligne : « Ce sont eux qui déclarent le plus grand nombre d’annulations, les pertes économiques les plus importantes, et une perception plus durable de la baisse de fréquentation », indique l’observatoire. En moyenne, les professionnels rapportent 33 réservations annulées par structure, certains allant jusqu’à 600 annulations. Les pertes financières, bien qu’évaluées majoritairement entre 5 000 et 20 000 euros, atteignent parfois plus de 50 000 euros pour les plus grandes structures.
« Forte baisse des réservations. Calendrier vide depuis mi-avril et pas de réservation sur mai et juin », témoigne un acteur interrogé, tandis qu’un autre déclare : « Les annulations sont massives et souvent imprévisibles. Certaines structures font face à des désistements en cascade, avec une perte de chiffre d’affaires immédiate ».
La peur sanitaire semble alimenter ce repli : « Les clients annulent pour cause de chikungunya. Est-ce le vrai motif ou un prétexte ? Même les clients extérieurs annulent », partage un professionnel. Certains tentent de s’adapter, en intégrant par exemple des plantes répulsives ou des produits naturels dans leurs services, mais la majorité dénonce une « fragilisation générale de leur activité, dans un contexte déjà marqué par une succession de crises ».
Pour l’Observatoire, ces constats traduisent « une vulnérabilité persistante du tissu touristique local, dans une période charnière pour la reprise ».
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