"Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre", les Européens sont unis dans leurs négociations face à Washington pour trouver un accord sur les surtaxes douanières, et ce malgré leurs intérêts nationaux "différents", estime lundi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Cette approche commune "servira pour la suite", notamment pour conclure "des accords commerciaux avec le reste du monde", a exposé le ministre sur RTL.
"L'ambiance (des négociations), elle est compliquée depuis maintenant plusieurs mois", souligne-t-il, notamment parce que côté européen, "c'est la Commission qui, au nom de tous les États membres, doit (mener) cette négociation", alors que chaque pays a "des intérêts prioritaires différents" à faire valoir. "Nous pouvons considérer qu'une augmentation faible des droits de douane peut être acceptée si et seulement si, sur certains secteurs clés d'exportation européens, et notamment français – je pense à l'aéronautique, à nos vins et spiritueux, à nos cosmétiques – (les droits de douane) peuvent être réduits", a détaillé le ministre du point de vue tricolore.
"C'est cela qui est encore en train d'être discuté" dans les "dernières heures de discussions" avec les États-Unis, selon lui, alors que l'administration américaine compte appliquer à partir du 1er août de vastes droits de douane. Mais "vous n'aurez jamais vu pendant ces six mois, contrairement à ce qu'on aurait pu craindre au début de l'année, des voix dissonantes" dans l'Union européenne, a fait remarquer le ministre français.
"On ressortira avec une unité européenne qui servira pour la suite et notamment pour aller chercher des accords commerciaux avec le reste du monde", a-t-il estimé. "Il n'y a pas que les États-Unis dans la vie. On va aussi faire des accords commerciaux avec l'Inde, avec la Malaisie, avec les Philippines, avec l'Indonésie, avec l'Australie", a poursuivi le ministre.
"Et peut-être avec l'Amérique du Sud si on arrive à faire évoluer, effectivement, l'accord" du Mercosur, poussé par l'UE mais qui ne convient pas en l'état aux Français qui déplorent l'absence de "protection" sur leur filière bovine, a dit M. Saint-Martin. "Je reviens d'Amérique latine. J'ai eu la garantie côté argentin et brésilien qu'ils étaient d'accord pour discuter sur le principe d'un protocole additionnel avec la Commission européenne", a ajouté le ministre français, pour qui "la balle est dans le camp" de l'exécutif européen.
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