L'ancien ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard, remplacé à Bercy par le ministre démissionnaire Roland Lescure, a estimé mardi qu'un "dialogue sincère", au-delà des "postures personnelles ou politiciennes", pourrait permettre l'adoption d'un budget pour 2026, actuellement dans l'impasse.
Dans une lettre adressée aux agents de Bercy à l'occasion de son départ, M. Lombard a souligné que le dialogue avec les forces politiques lui avait permis, avec sa collègue des Comptes publics Amélie de Montchalin, de faire voter un budget 2025 à la mi-février. Des concessions avaient été faites à cette occasion au Parti socialiste, dont il fut adhérent dans le passé.
L'adoption d'un budget pour 2026 sera "un immense défi", écrit l'ancien ministre de 67 ans dans ce courrier. "Ma conviction, c'est que le dialogue qui l'a permis en janvier pourra à nouveau le permettre à l'automne. Un dialogue sincère, respectueux des partis et des différences, pour construire là où les postures personnelles ou politiciennes sont vouées à l'échec", ajoute-t-il.
La démission lundi du Premier ministre Sébastien Lecornu compromet l'adoption dans les temps d'un budget, censé être transmis au Parlement le 13 octobre au plus tard pour examen. Tentant d'ultimes négociations avec les partis, il a proposé mardi au "socle commun" de la droite et du centre de se "concentrer" sur deux "urgences", le budget et l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Sébastien Lecornu ambitionnait de ramener le déficit public à 4,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2026, contre 5,4 % attendus cette année. "Je suis fier d'être le ministre des Finances qui a permis le respect de la trajectoire de réduction du déficit", se félicite M. Lombard, vantant une approche basée sur le "dialogue" avec les entreprises, les syndicats et au sein même de Bercy.
Au niveau international, celui qui fut auparavant le patron de la Caisse des dépôts a appelé au "réveil stratégique et économique de l'Europe et de la France" face à l'affrontement des États-Unis et de la Chine. "Nous devons nous battre face à un monde de prédateurs et de seigneurs de la guerre", prévient-il. "Pour cela, nous devons construire une politique industrielle nationale et européenne fondée sur la souveraineté. Le monde du libre-échange est derrière nous, il faut l'accepter et nous adapter, ou se résigner à voir notre industrie disparaître."
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