A La Réunion, près de 70 000 Réunionnais bénéficient d’une prise en charge pour le diabète (56% de femmes et 44% d’hommes). La journée mondiale du diabète du 14 novembre est l’occasion de publier les chiffres clefs sur la situation du diabète et de présenter la préfiguration de la feuille de route visant à amplifier la prévention et la lutte contre cette maladie. L’ampleur du problème de santé représenté par le diabète sur le territoire nécessitera une mobilisation collective, pour améliorer la situation « épidémique » de cette maladie.
Les données sur le diabète à La Réunion, édition 2019 : une publication de l’ORS dans le cadre du Comité Technique de l’observation du diabète
L’Observatoire Régional de la Santé (ORS) publie ce 14 novembre 2019, une sélection d’indicateurs clés sur le diabète et les diabétiques à La Réunion. Avec 69 800 patients pris en charge pour un diabète et une augmentation de 4% chaque année, La Réunion constitue un territoire particulièrement touché par cette maladie. Les dernières données mettent en évidence :
• une plus forte exposition des femmes (55% des patients),
• une entrée dans la maladie plus précoce à La Réunion,
• 2 500 personnes diabétiques âgées de moins de 35 ans, dont 200 enfants de moins de 15 ans,
• 1 diabétique sur 3 ignore sa maladie,
• 2 500 femmes hospitalisées pour diabète pendant leur grossesse en 2018 (soit 2 femmes enceintes sur 10 concernées), avec une prédisposition acquise au développement d’un diabète après leur accouchement.
L’analyse du parcours de soins de patients diabétiques à La Réunion rend compte d’une insuffisance du suivi médical et paramédical au regard des recommandations de la Haute Autorité de Santé :
• des examens biologiques pas suffisamment réalisés : 1 patient sur 2 ne fait pas les 3 dosages d’hémoglobine glyquée et 1 patient sur 2 n’a pas de dosage de micro albuminurie dans l’année, élément pourtant essentiel du dépistage d’une dysfonction rénale,
• 1 sur 2 n’a pas de suivi cardiologique dans l’année,
• 1 sur 3 n’a pas de consultation ophtalmologique dans les 2 ans (examen permettant de dépister précocement les atteintes rétiniennes liées au diabète). Cette forte prévalence de la maladie, associée à une prise en charge insuffisante, se traduit par des complications sévères et nombreuses pour les patients diabétiques (données 2016) :
• 420 accidents vasculaires cérébraux, 150 infarctus du myocarde
• 145 mises en dialyse pour insuffisance rénale chronique terminale, 160 amputations
Par ailleurs, on enregistre près de 250 décès par an, directement dus au diabète, soit le triple de la mortalité métropolitaine.
La journée mondiale du diabète : l’occasion de partager l’état d’avancement des travaux régionaux
Face à cette situation, l’ARS a clairement posé le diabète comme une priorité de santé publique à La Réunion. Trois ans après les conclusions de la conférence régionale de consensus, un séminaire réunissant 90 personnes (institutions, professionnels, représentants de patients, associations ...) a été organisé à l’initiative de l’ARS le 3 octobre 2019 pour faire le bilan des actions engagées et définir une nouvelle feuille de route opérationnelle sur la prévention, le dépistage, les parcours de soins, et l’observation et la communication.
Tout en la valorisant, l’enjeu est clairement d’amplifier la dynamique, en définissant de nouveaux objectifs concrets de prévention de la maladie et d’amélioration de la prise en charge.
Afin de présenter et partager la synthèse des travaux du 3 octobre avec l’ensemble des participants, l’ARS Océan Indien organise une réunion ce 14 novembre 2019, journée mondiale de lutte contre le diabète. Ces travaux, qui préfigurent la nouvelle feuille de route amplifiant la lutte contre le diabète sur le territoire, pour la période 2020-2022, s’articulent autour des axes suivants :
• la prévention du diabète : les acteurs valident la nécessité de développer des actions dans le domaine de la nutrition. Trois milieux prioritaires d’intervention ont fait consensus : le milieu scolaire, le milieu du travail et les actions sur les territoires en lien avec les collectivités locales.
• le dépistage des patients pré-diabétiques et diabétiques : un enjeu fort pour l’entrée dans le parcours de soins. Deux stratégies d’intervention sont retenues (des actions communautaires de repérage à visée de sensibilisation de la population et un dépistage opportuniste personnalisé chez le médecin traitant).
• le parcours de soins : il est nécessaire d’améliorer la qualité des parcours de soins au long cours des patients diabétiques afin d’éviter la survenue des complications, l’accent sera mis sur des actions à destination des patients et de leur médecin traitant favorisant l’observance du patient et le respect des recommandations de bonnes pratiques (publiées par l’HAS). Deux actions en particulier seront amplifiées : la mise en place d’une plateforme d’éducation thérapeutique permettant d’intégrer chaque nouveau patient dans un programme d’éducation thérapeutique (ETP) ainsi que l’utilisation du dispositif SOPHIA pour les patients repérés pour un parcours de soins non conforme aux recommandations de bonnes pratiques. Le développement des maisons de santé et la mise en place de communauté professionnelle de territoire favorisera l’amélioration des parcours de soins des personnes diabétiques.
• l’observation : renforcement de la production des données sur le diabète avec intégration de nouveaux indicateurs notamment sur la qualité de vie des personnes diabétiques.
• la communication : il apparait indispensable de mieux communiquer sur l’épidémiologie du diabète, les moyens de prévenir l’apparition de cette maladie, les différents dispositifs accessibles aux patients. L’ARS convaincue de l’intérêt de cette communication sollicitera les partenaires, professionnels de santé et de la communication afin d’adapter les messages aux différents publics tout en construisant un corpus de messages homogènes récurrents... Ainsi l’ARS fera tout particulièrement appel à un partenariat renforcé avec SPF...
Vers une feuille de route concertée et arrêtée début 2020
La synthèse de ces travaux fera l’objet d’une concertation avec les différents décideurs et financeurs, afin qu’un plan d’action global et coordonné de lutte contre le diabète à La Réunion soit établi pour les 3 prochaines années. L’ARS prendra toute sa place dans ce plan en engageant une programmation financière pluriannuelle, amplifiée par rapport aux années précédentes.
La feuille de route sera arrêtée en début d’année 2020 après la phase de concertation. Le plan sera rendu public, l’ARS compte sur l’l’engagement de tous : pouvoirs publics, société civile, professionnels de santé, établissements de santé, associations de prévention, élus locaux, et représentants de patients, pour faire émerger sur le département un engagement collectif et une action résolue à la hauteur de l’enjeu.
Qu’est que le diabète ?
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une concentration en sucre élevée dans le sang (glycémie) du fait d’une insuffisante production d’insuline, hormone régulant le glucose dans le corps. Contrairement au diabète de type 1 (maladie auto-immune apparaissant dans l’enfance), le diabète de type 2 survient à l’âge adulte et est principalement causé par le surpoids et l’obésité, ainsi que par le vieillissement, sans exclure l’intervention de facteurs génétiques.
Des mesures simples et efficaces existent pour prévenir la maladie et ses complications : maintenir un poids normal, pratiquer régulièrement un exercice physique, adopter une alimentation équilibrée, respecter un suivi médical régulier.
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