Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales inédites, le ministre chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a lancé mardi à Paris les Assises de la politique commerciale, qui vont faire plancher ensemble, pendant trois mois, des entreprises, fédérations professionnelles et élus.
“Sortir de la naïveté” et “se montrer plus offensifs et défensifs” : voici l’objectif pour les Français et les Européens selon le ministre, appuyé par l’ancien commissaire européen Thierry Breton et le président du Medef Patrick Martin, qui participaient au coup d’envoi de ces assises.
Jusqu’en juin, plusieurs groupes de travail, composés de représentants d’entreprises, de chambres de commerce et de parlementaires, doivent se réunir “au ministère et en régions”, a indiqué Laurent Saint-Martin, qui a déjà plusieurs “déplacements dans les tuyaux” pour y participer.
Le ministre rendra compte de l’avancée des travaux à Emmanuel Macron en mai, lors du Conseil présidentiel du commerce extérieur annoncé par le chef de l’État en janvier, pour une restitution “vers la fin du semestre”.
Constatant que “les relations internationales connaissent des bouleversements inédits”, notamment depuis l’élection du président américain Donald Trump, Laurent Saint-Martin a présenté ses priorités pour “soutenir” et “protéger” les intérêts des entreprises françaises.
• Fini, le “monde des Bisounours” -
Pour l’ancien commissaire européen Thierry Breton, “le monde a changé” et “les temps qui viennent vont être difficiles”. “On n’est plus dans le monde des Bisounours couvert pas les accords de l’OMC (Organisation mondiale du commerce, ndlr) que tout le monde respectait”.
C’est pourquoi dans le monde “tel qu’il se dessine” et “pour les cinq ans qui viennent”, “il faut se servir du marché intérieur européen comme d’un levier dans les rapports de force”, a estimé Thierry Breton.
Par exemple, l’UE devrait selon lui désormais ajouter à ses accords commerciaux des clauses miroir, imposant aux produits importés de respecter les normes européennes.
Pour celui qui a claqué la porte de la Commission européenne en septembre dernier, l’UE doit renforcer ses liens avec ses partenaires partageant “les mêmes valeurs et les règles de l’État de droit - car tout le monde ne les partage plus -”, notamment dans le cadre des accords de libre-échange avec le Canada (Ceta) et les pays du Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay).
“Sortons-nous de la tête qu’il n’y a que trois blocs, la Chine, les États-Unis et l’UE”, a également enjoint Patrick Martin, citant l’Inde.
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