L’accord de restitution par le Royaume-Uni des îles Chagos à Maurice, tout en y conservant une base militaire commune avec les États-Unis, sera examiné par la Haute Cour de Londres, après une requête de dernière minute d’une Chagossienne.
Selon les médias britanniques, la signature de cet accord devait initialement avoir lieu jeudi matin lors d’une cérémonie virtuelle. Mais la justice britannique, saisie en urgence dans la nuit par une requérante chagossienne, a décidé de bloquer temporairement l’accord en attendant la tenue d’une audience prévue à partir de 10h30 (09h30 GMT).
L’ordonnance du tribunal exige que le gouvernement travailliste de Keir Starmer "maintienne la juridiction du Royaume-Uni" sur l’archipel des Chagos, situé dans une région stratégique de l’océan Indien. Contacté, un porte-parole du gouvernement britannique a indiqué "ne pas commenter les affaires juridiques en cours". "Cet accord est une bonne chose pour la sécurité nationale", a-t-il précisé.
Après des années de négociations, Londres a accepté en octobre de reconnaître la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos à condition que le Royaume-Uni y conserve sa base militaire commune avec les États-Unis, sur l’île de Diego Garcia. La finalisation de l’accord a été ralentie par l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et un changement de Premier ministre à Maurice. Début avril, le président américain a finalement annoncé approuver l’accord.
Londres a conservé le contrôle des îles Chagos lorsque Maurice a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968. Environ 2 000 habitants de l’archipel ont été expulsés dans les années suivantes, notamment de Diego Garcia, où est installée la base militaire, qui a notamment été utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et navires à longue portée pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.
En 2019, la Cour internationale de justice a recommandé que Londres remette l’archipel à Maurice, après des décennies de batailles judiciaires.
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