Emmanuel Macron a annoncé, lors de sa visite d'État à Madagascar, la création d'une "commission mixte franco-malgache d'historiens" devant travailler sur l'insurrection de 1947 réprimée violemment dans cette ancienne colonie par l'armée française. "Nous avons décidé (...) d'installer une commission mixte franco-malgache d'historiens autour de 1947 et justement des guerres de décolonisation et des atrocités qui ont été commises à cette époque", a déclaré le président depuis la capitale Antananarivo.
Le président français Emmanuel Macron a souhaité jeudi qu'"enfin le président (Vladimir) Poutine arrête de mentir" quand il affirme vouloir "la paix" tout en continuant à bombarder l'Ukraine. "En Ukraine, il n'y a qu'une seule réponse qu'on attend : est-ce que le président Poutine est d'accord pour un cessez-le-feu inconditionnel ?", a estimé depuis la capitale malgache Antananarivo le chef de l'État pour qui, face aux difficultés à mettre fin aux hostilités, "l'énervement des Américains ne doit porter sur une seule personne : le président Poutine".
Emmanuel Macron a affirmé n'avoir "jamais envisagé" de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale, récusant ainsi des informations rapportées dans la semaine par l'agence de presse Bloomberg. "J'ai vu qu'un de vos confrères avait écrit n'importe quoi. Ce n'est pas sérieux de la part de Bloomberg d'avoir écrit ça (...) Je n'ai jamais dit une telle chose, ni envisagé une telle chose", a déclaré le président à la presse lors de son voyage d'État à Madagascar.
"J'ai sans doute commis des erreurs, j'ai fait des choses qui parfois n'étaient pas comprises. C'est sans doute le cas de la dissolution", a-t-il encore reconnu devant la presse.
L'Élysée a déjà formellement démenti mercredi qu'Emmanuel Macron envisagerait de dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale cet automne, après la dissolution ratée de juin 2024. "La Présidence de la République dément, comme elle l'a déjà fait en amont de la publication de l'article", a indiqué le palais présidentiel sur le réseau social X.
L'agence de presse américaine affirmait que le chef de l'État avait "consulté ces dernières semaines des personnes de son premier cercle à propos d'un tel scénario".
Emmanuel Macron, grand maître de l'Ordre national de la Légion d'honneur, a indiqué jeudi qu'il "ne prendra aucune décision" de retrait de cette décoration à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, définitivement condamné par les juridictions pénales françaises.
"Je pense que c'est très important que les anciens présidents soient respectés", a fait valoir le chef de l'État en marge d'un déplacement à Madagascar, en considérant "que ce ne serait pas une bonne décision" que de déchoir M. Sarkozy de la Légion d'honneur. La question a été ouverte après la condamnation définitive en décembre de M. Sarkozy à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption d'un haut magistrat dans l'affaire dite des écoutes. Depuis février, l'ancien chef de l'État est équipé d'un bracelet électronique limitant ses déplacements.
Lors d'une conférence début mars, le général François Lecointre, chancelier de la Légion d'honneur, avait affirmé que le retrait de la Légion d'honneur de Nicolas Sarkozy était "de droit". L'avocat de l'ancien président de la République, Me Patrice Spinosi, avait alors rappelé que son client avait été élevé grand-croix lors de son accession à la tête de l'État en 2007. La Légion d'honneur de Nicolas Sarkozy est "attachée à sa fonction" d'ancien chef de l'État et non à sa personne, a fait valoir l'avocat.
Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi que la priorité doit être donnée à un "cessez-le-feu inconditionnel" en Ukraine, estimant que le statut de la Crimée, au cœur d'un blocage dans la recherche d'un accord avec Moscou, ne se posait "en tout cas pas maintenant".
Le président américain Donald Trump, qui a déclaré que ce territoire était d'ores et déjà "perdu" pour Kiev, "décrit une situation de fait", a affirmé M. Macron, en marge d'une visite d'État à Madagascar : "Est-ce que pour autant il faut en donner quitus (à la Russie) ? Non". La question du statut de la péninsule ne se pose "en tout cas pas maintenant, et ce n'est pas à nous de le faire", a-t-il ajouté. Le président américain Donald Trump a provoqué la colère de l'Ukraine – et le satisfecit de Moscou – en estimant que ce territoire, occupé par la Russie depuis 2014, était d'ores et déjà "perdu" pour Kiev. Il a accusé Volodymyr Zelensky de saboter un possible accord avec Moscou en refusant de céder la péninsule.
Emmanuel Macron a également souhaité qu'"enfin le président (Vladimir) Poutine arrête de mentir" quand il affirme vouloir "la paix" tout en continuant à bombarder l'Ukraine, quelques heures après des frappes nocturnes menées par la Russie sur plusieurs régions ukrainiennes, qui ont notamment fait huit morts à Kiev. Un "cessez-le-feu inconditionnel" constitue pour le président français "le commencement à tout". "Toutes les autres questions sont des questions qui relèvent d'une négociation de paix qui doit ensuite se faire et qui prendra en compte les positions militaires, les questions territoriales, les questions sécuritaires", a-t-il ajouté.
"En Ukraine, il n'y a qu'une seule réponse qu'on attend : est-ce que le président Poutine est d'accord pour un cessez-le-feu inconditionnel ?", a estimé le chef de l'État, rappelant que "les Américains l'ont proposé" et que le président ukrainien Volodymyr Zelensky en avait accepté le principe, soutenu par les Européens. "Il faut maintenant que la Russie donne sa réponse. Si la Russie dit +je ne suis pas prêt à un cessez-le-feu+, elle aura menti au président américain, elle aura menti à tous ceux à qui elle dit qu'elle voulait la paix et il faudra en tirer les conséquences", a-t-il martelé. "L'énervement des Américains ne doit porter que sur une seule personne : le président Poutine", a jugé Emmanuel Macron.
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte dans la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo. La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien. Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.
"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron. Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel. "La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française de développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" au sein de l'organisation.
"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels. "Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré. Le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Mbae, présent à Antananarivo, a aussitôt réitéré qu'"il ne saurait être question d'intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne".
L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975. Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures et est le théâtre des rivalités entre grandes puissances.
Le chef de l'État français a ensuite expliqué avoir voulu, par cette intervention, "sortir des hypocrisies". "Mayotte est française par le choix du peuple mahorais", a-t-il insisté devant la presse en référence à deux référendums en ce sens. "C'est très important de restaurer les faits, la vérité historique, dans un moment où il y a beaucoup de confusion et où certains utilisent cela pour justifier les impérialismes du moment et les guerres", a-t-il ajouté dans une allusion notamment à la Russie qui multiplie les déclarations contre la présence française à Mayotte.
Le président français Emmanuel Macron veut créer les "conditions" du "pardon" pour la colonisation de Madagascar, en restituant des restes humains emblématiques de ces "pages sanglantes et tragiques" et en engageant un travail de mémoire commun à travers une commission mixte d'historiens.
Il a annoncé jeudi l'installation d'une "commission mixte franco-malgache d'historiens autour de 1947 (...) des guerres de décolonisation et des atrocités qui ont été commises à cette époque", à l'issue de sa visite d'État de deux jours dans la capitale Antananarivo. "Des pages éminemment douloureuses", avait-il reconnu un peu plus tôt en référence à la colonisation de Madagascar (de 1897 à l'indépendance en 1960) et à l'insurrection de 1947 réprimée dans le sang par l'armée française au prix de dizaines de milliers de vies.
Les historiens malgaches réclamaient un tel geste mémoriel à l'image des commissions d'historiens créées avec d'autres anciennes colonies françaises comme le Cameroun, l'Algérie, le Sénégal ainsi que Haïti. Une démarche "pour que la vérité, la mémoire, l'histoire et la réconciliation puissent voir le jour", a espéré le président français.
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