Ce week-end, la Guadeloupe a été plongée dans le chaos après une coupure d'électricité généralisée, qui a duré près de deux jours. Cet arrêt de courant, survenu le vendredi 25 octobre au matin, a touché l'ensemble de l'archipel, privant de courant 230 000 foyers et menaçant les services vitaux. La préfecture et les autorités locales ont rapidement dénoncé cet incident comme un acte de "sabotage" attribué à des salariés grévistes de la centrale EDF-PEI de Jarry, qui se sont introduits dans la salle de commande pour provoquer l'arrêt d'urgence de l'ensemble des moteurs.
Face à cette crise, le préfet Xavier Lefort a ordonné dès vendredi soir un couvre-feu pour limiter les risques de violences, mais cela n’a pas suffi à contenir les pillages et actes de vandalisme dans certaines zones, notamment à Pointe-à-Pitre. Des commerces ont été saccagés, et plusieurs bijouteries attaquées au tractopelle. Les forces de l’ordre, déployées en urgence, ont dû sécuriser les installations critiques et réquisitionner les salariés nécessaires pour relancer le réseau électrique.
Le black-out a également affecté les services de santé, notamment le Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe (CHUG), qui a dû basculer sur ses générateurs de secours, offrant une autonomie de 72 heures pour ses unités critiques. Les télécommunications et la distribution d'eau ont également été touchées, renforçant l'inquiétude de la population.
Dans la nuit de vendredi à samedi, malgré le couvre-feu, plusieurs incidents ont été signalés : incendies de véhicules, érection de barricades et tirs à balles réelles contre la police. Le samedi, EDF annonçait avoir rétabli le courant pour 65 % des foyers, puis 77 % en fin de journée. Les autorités ont prolongé le couvre-feu dans certaines communes, et trois personnes ont été interpellées pour des actions violentes.
Dimanche, le courant a finalement été rétabli sur l’ensemble de l’archipel, mais les tensions demeuraient palpables. La Guadeloupe, en proie à un conflit social depuis septembre, continue de subir les répercussions d'un différend entre la CGT énergie et EDF-PEI concernant l’application d’un accord sur les rémunérations et les congés payés. Les autorités locales, les syndicats et les représentants des entreprises de l’archipel appellent désormais à la responsabilité et au dialogue pour éviter de nouveaux épisodes de violences et de dégradations.
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