Les débats autour du projet de loi de finances 2025 reprennent le 5 novembre à l'Assemblée nationale, a annoncé le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin. Cette reprise intervient après six jours d’échanges tendus qui se sont achevés sans l’examen complet du volet recettes, laissant entrevoir une opposition persistante. « On continuera là où on s'est arrêté », a précisé le ministre sur Radio J, insistant sur l’importance de « respecter le Parlement », tout en soulignant la possibilité pour le gouvernement de recourir à l’article 49.3 en cas de blocage parlementaire.
Les mesures d’économies, représentant 60 milliards d’euros pour réduire le déficit à 5 % du PIB, incluent 40 milliards de réductions de dépenses, dont 5 milliards supplémentaires ciblant la fonction publique, l’aide au développement, et certaines subventions écologiques. Les ajustements dans la fonction publique, tels que l’augmentation des jours de carence et la réduction de la couverture salariale en congé maladie, devraient générer 1,2 milliard d’euros d’économies. Ces mesures visent à aligner le secteur public sur les pratiques du privé et répondent à une augmentation marquée de l’absentéisme, selon le ministère de la Fonction publique.
Les ministères de la Défense, de l'Intérieur, et de la Justice échappent à cette réduction de budget, tandis que l’aide au développement subira une nouvelle coupe d’un milliard d’euros. Par ailleurs, une diminution de 300 millions d’euros dans les aides au verdissement des véhicules est prévue, même si les économies seront en partie compensées par les certificats d’économie d’énergie.
Face à cette rigueur budgétaire, le Rassemblement national (RN) s’oppose fermement et envisage de déposer une motion de censure. Jean-Philippe Tanguy, député RN, critique l’absence de dialogue avec le gouvernement, et Sébastien Chenu avertit de « conditions de censure » en raison de l’impopularité des mesures fiscales et de la réforme de l’indexation des retraites. La possibilité d’un vote contre le budget reste en suspens, le RN déplorant également l’absentéisme de certains députés de la majorité, un point sur lequel François Bayrou, président du MoDem, a également exprimé son mécontentement.
Laurent Saint-Martin a rappelé que des amendements adoptés au cours des derniers jours introduisent 40 milliards d’euros de fiscalité additionnelle. Cette surcharge, attribuée à des amendements du Nouveau Front Populaire (NFP), suscite des inquiétudes parmi les députés de la majorité. Le ministre a averti qu’il ne soutiendrait pas un « texte Frankenstein » d’augmentations fiscales, espérant que la navette parlementaire puisse corriger ces ajouts avant un éventuel recours au 49.3 pour imposer le budget.
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