Le chef de file des députés indépendants Liot, Laurent Panifous, a dit mardi à François Bayrou son "opposition ferme" à un mode de scrutin proportionnel intégral pour les élections législatives.
Un scrutin proportionnel par département sur le modèle de 1986, soutenu par le Premier ministre, validerait selon lui une réforme "au détriment des territoires". "Les partis et les appareils décideront qui est député ou qui ne l'est pas. Ça donnera une Assemblée nationale d'apparatchiks", a-t-il estimé, après avoir été reçu mardi midi par le chef du gouvernement.
"Après il existe des nuances, et il peut y avoir un modèle sur des très grands départements ou des milieux urbains denses où les gens connaissent moins leurs députés", que "nous pourrions au mieux accepter", a ajouté le député.
M. Panifous s'est aussi dit "prêt à discuter" d'une éventuelle "dose" de proportionnelle, que certains députés de son groupe "souhaitent", mais le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) est "à l'unanimité opposé à un scrutin proportionnel départemental ou régional". François Bayrou clôt avec cette rencontre une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle lancée fin avril.
Le chef du gouvernement a estimé dimanche qu'il y avait "une majorité" au Parlement pour voter cette réforme et qu'il présenterait un texte en fin d'année après le budget. À l'exception de la législature 1986-1988, les députés de la Ve République sont élus au scrutin majoritaire à deux tours.
Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu'il pourrait s'accommoder du modèle de 1986. La France insoumise défend une proportionnelle régionale. Mais à droite, Les Républicains y sont vivement opposés, tandis que le camp présidentiel est divisé.
0 COMMENTAIRE(S)