Laurent Bleriot, membre actif du Medef Réunion depuis 15 ans et actuel membre du bureau, a officiellement déclaré sa candidature à la présidence de l’organisation patronale lors d’une conférence de presse tenue hier.

Engagé de longue date dans la défense du tissu économique réunionnais, il dit vouloir incarner “une candidature libre, indépendante, et engagée pour un projet collectif”. Sa décision ne serait pas le fruit d’une ambition personnelle, mais bien d’un constat préoccupé sur l’évolution du Medef : “Il y a trois semaines encore, je ne rêvais pas d’être président du Medef”, a-t-il confié. “Ce qui m’a fait prendre cette responsabilité, ce sont les orientations qui semblent se dessiner et qui, à mes yeux, ne sont pas les bonnes pour le territoire”. Dans son discours, il affirme craindre un “retour d’une gouvernance fermée”, notamment sous l’effet de soutiens syndicaux très structurés : “Derrière la candidature putative de Katy Hoarau, j’ai vu de façon très ostentatoire le soutien de certains syndicats fondateurs. La ficelle est très grosse”. Laurent Bleriot plaide pour une gouvernance équilibrée où les adhérents directs ne seraient plus marginalisés : “Le Medef aujourd’hui, c’est plus de 950 adhérents directs. Les syndicats fondateurs n’en représentent que 50, soit à peine 5 %. Pourtant, ils disposent de 10 voix. On ne peut pas continuer comme ça.” Il propose un Medef “ouvert, représentatif, et rassembleur”, refusant “la tentation du repli sectoriel” dans un contexte qu’il juge critique pour les TPE-PME locales : “Ce que vit aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie ou la Martinique pourrait très bien se produire ici. La Réunion souffre, et elle a besoin de solutions. On ne peut pas être une variable d’ajustement dans les 40 milliards d’économies annoncés par l’État”.

Fidèle à son style direct, il n’a pas hésité à dénoncer certaines méthodes : “Certains adhérents qui souhaitaient m’afficher leur soutien ont subi des pressions à peine voilées. On ne peut pas faire campagne au Medef comme dans une lutte d’appareils”. Pour autant, il réaffirme son souhait de dialogue et de construction collective : “Opposer les uns aux autres n’est pas une solution. Mais je refuse de faire campagne pour quelques-uns. Je suis candidat pour tous”. Attaché au bilan de Didier Fauchard, qu’il qualifie “d’excellent”, Laurent Bleriot souhaite s’inscrire dans la continuité des réformes de modernisation : “Le Medef doit suivre la course du monde qui change : mutations numériques, environnementales, parité. Il faut une gouvernance réellement partagée, au service du développement économique et social du territoire”.

Et de conclure : “Ce n’est pas un engagement pour un poste, mais un engagement pour une vision. Je veux que chaque entrepreneur réunionnais puisse avoir une chance, qu’il soit petit ou grand. Le soleil doit briller pour tout le monde”.

Le Mémento a contacté le président du Medef Réunion, Didier Fauchard, qui a confirmé son soutien à Laurent Bleriot. Du côté de certains adhérents, le souhait que Yannick Berezaie se rallie à cette candidature pour porter une voix commune est évoqué comme “le scénario idéal”.

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