La Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM) monte au créneau après l'intervention du ministre des Outre-mer lors de la séance de questions au gouvernement du 23 juin. Interpellé par la députée martiniquaise Béatrice Bellay sur l’inapplication du mécanisme de compensation des frais d’approche pour les produits de première nécessité, signé dans le protocole contre la vie chère du 14 octobre 2024 en Martinique, le ministre a préféré, selon la FEDOM, rejeter la responsabilité sur les entreprises.
"Plutôt que d’expliquer précisément les raisons qui font que la mesure n’est toujours pas mise en œuvre, le ministre des Outre-mer reporte une nouvelle fois la responsabilité de la vie chère sur le dos des entreprises, avec une mise à l’index injustifiable de l’une d’entre elles, GBH", s’indigne la fédération.
Pour la FEDOM, cette stratégie de mise en accusation des acteurs économiques est non seulement infondée, mais contreproductive. "La question du pouvoir d’achat en Outre-mer ne se résoudra pas par des attaques non-substanciées contre les entreprises [...] ni par l’énoncé de mesures contreproductives de sur-administration de l’économie des Outre-mer", insiste-t-elle.
La fédération rappelle les difficultés rencontrées par les chefs d’entreprise dans ces territoires : un empilement de normes jugées parfois absurdes, des retards de paiement persistants de la part des hôpitaux publics et des collectivités, ou encore une crise assurantielle aggravée par les carences de l’État dans ses fonctions régaliennes. "Dans un tel contexte, les chefs d’entreprises en Outre-mer prennent tous les risques au quotidien, pour eux-mêmes et pour leurs salariés."
Face à ce qu’elle considère comme un manque de considération, la FEDOM appelle à un respect des engagements de l’État, à une prise en compte des réalités structurelles, et à un changement de ton. "Seule source durable sur nos territoires de création de valeur ajoutée et d’emplois, l’entreprise n’est pas le problème mais la solution."
Créée en 1986, la FEDOM fédère les organisations patronales et entreprises de tous les territoires ultramarins. Elle se dit prête à poursuivre son rôle de "force de cohésion, de proposition et d’action".
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