Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait promis une réponse rapide après le passage du cyclone Garance, qui s’est abattu sur La Réunion le 28 février : il a annoncé vendredi la mobilisation d’un fonds représentant “200 millions d’euros” pour les collectivités territoriales de l’île.
Ce “soutien de l’État” vise “la remise en état des équipements publics, pour permettre de rétablir les services de proximité”, et notamment “les écoles”, a précisé le ministre sur Réunion La 1ère.
Ce fonds de secours servira également pour “les biens non assurés, pour acquérir des matériels de développement et de sécurisation, ainsi que pour les biens de première nécessité”.
Le 28 février dernier, l’île, qui compte 900 000 habitants, a été touchée par le passage du cyclone Garance. Celui-ci a causé de nombreux dégâts, notamment dans l’est et le nord, faisant cinq morts et six blessés, dont trois grièvement, selon un dernier bilan.
Manuel Valls a évoqué la situation des écoles détruites, notamment à Saint-Benoît, où la rentrée scolaire prévue le 17 mars s’annonce difficile.
Le ministre, arrivé jeudi sur l’île, a pu constater l’impatience qui montait chez les élus et les habitants. Il a entamé sa visite par la commune de Saint-Benoît, la plus sinistrée, où il a rencontré des habitants et des commerçants.
“Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment pour l’électricité et l’eau”, a-t-il estimé. Selon les derniers chiffres de la préfecture de La Réunion, 20 000 clients sont toujours privés d’électricité et 7 220 habitants totalement privés d’eau.
Le ministre des Outre-mer a également annoncé des “avances pour les agriculteurs afin d’éviter les trous dans la trésorerie”. Selon le préfet de La Réunion, Patrice Latron, Garance a causé deux fois plus de dégâts sur les exploitations agricoles que le cyclone Belal, un an plus tôt.
“Belal, c’était 50 millions d’euros de dégâts. Là, on va s’approcher des 100 millions d’euros”, a estimé le préfet.
Exploitations “dévastées”
Le ministre des Outre-mer est venu “constater les dégâts, s’imprégner des images et annoncer tous les dispositifs à mettre en œuvre pour la reconstruction”. Il a précisé que “les dispositifs de catastrophe naturelle et de calamité agricole” seraient “rapidement mis en œuvre pour débloquer les assurances et les aides de l’État”.
La commission catastrophe naturelle se tient d’ailleurs ce vendredi au ministère de l’Intérieur.
Ce vendredi, le ministre s’est rendu sur une exploitation maraîchère dans l’est avant d’échanger avec les représentants des filières agricoles. Selon Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, “toutes les exploitations sont touchées. Il y a énormément de dégâts dans le nord, le sud et l’ouest”.
Les productions agricoles avaient déjà été fragilisées par le cyclone Belal, puis par un épisode de sécheresse qui a duré environ sept mois.
“La canne à sucre et les exploitations de fruits et légumes sont dévastées. De nombreux élevages ont perdu leur toit. Même les cultures traditionnelles comme la vanille ou le cacao ont été touchées”, a ajouté Olivier Fontaine.
Dans l’après-midi, Manuel Valls s’entretiendra avec les représentants du monde économique, également fortement impacté. Selon Didier Fauchard, président du Medef à La Réunion, “90 % des adhérents ont été affectés”, à la fois par les vents, mais aussi et surtout par les coupures d’électricité et d’eau.
“De nombreux commerces ont dû jeter leurs produits frais car la chaîne du froid a été rompue. Et certains ne peuvent toujours pas rouvrir”, a-t-il précisé.
Jéromine DOUX
3 COMMENTAIRE(S)
- Le 08-03-2025 10h55
200 millions... ouah super ! A voir quelle collectivité va toucher cet argent
- Le 08-03-2025 11h06
Les habitants sont en grande difficultés et l’Etat donne 200 millions aux collectivités pour les écoles !???
- Le 08-03-2025 11h08
Le préfet dit 100 millions et l’état promet 200. Ce quoi le calcul ?