La Fédération de l’Équipement, de l’Environnement, des Transports et des Services FORCE OUVRIÈRE (FEETS-FO) dénonce une décision qu’elle juge inacceptable : l’exclusion des salariés mahorais de l’augmentation des salaires minimums conventionnels de la branche de la propreté pour 2025. Une situation qui relance le débat sur l’égalité entre Mayotte et les autres départements français.
Jusqu’au 5 mars, la FEETS-FO négociait les salaires minimums conventionnels de la branche de la propreté pour 2025. Un compromis semblait avoir été trouvé, prévoyant « une augmentation de 2% au 1er mai ou 2,1% si l’extension arrivait plus tard ». Un accord qui aurait pu être signé par les syndicats… si le patronat n’avait pas ajouté une clause excluant Mayotte à la dernière minute.
Pourtant, depuis 2018, « la convention collective nationale de la propreté s’applique dans son entièreté à Mayotte et les grilles de salaires aussi ». Mais cette fois, la chambre patronale a justifié son choix en expliquant que « les entreprises mahoraises souhaiteraient négocier avec les partenaires sociaux locaux leurs propres niveaux de rémunération adaptés à leurs particularités économiques et sociales ».
Une nouvelle grille de salaires spécifique pour Mayotte
En 24 heures, la fédération patronale a proposé un projet d’accord instaurant « une grille de rémunération spécifique différente pour Mayotte par rapport au reste du territoire ». Pour les syndicats, c’est une remise en cause du principe d’égalité républicaine.
Le raisonnement avancé par le patronat repose sur le fait que « l’écart entre le SMIC mahorais et le salaire minimum conventionnel de la propreté à Mayotte est le même qu’entre le SMIC national et le salaire minimum conventionnel de la propreté sur le reste du territoire ». Mais pour la FEETS-FO, cela revient à « une diminution de droit pour des salariés et une rupture d’égalité ».
La fédération syndicale alerte sur le risque de généralisation d’une telle décision : « Mayotte aujourd’hui, Lille, Marseille, Lyon demain ». Si l’accord est signé par d’autres syndicats représentatifs de la branche, la FEETS-FO prévient qu’elle « exercerait son droit d’opposition et le cas échéant s’opposera à l’extension par le ministère du Travail ».
Au-delà de la question salariale, le syndicat souligne un enjeu fondamental : celui du respect des travailleurs mahorais. « Dans les circonstances actuelles, les travailleuses et travailleurs mahorais ne revendiquent pas des baisses de salaires mais la dignité et le respect ! » Un bras de fer social qui pourrait bien trouver un écho jusqu’au plus haut sommet de l’État.
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