Pour sauver l'accord sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, Valls annonce s'y rendre

Alors que le Front de libération nationale Kanak socialiste (FLNKS), réuni samedi en congrès, doit officialiser mardi son rejet de l’accord signé en juillet avec l’État et les non-indépendantistes sur l’avenir de l’archipel, le ministre des Outre-mer a annoncé dimanche qu’il s’y rendrait la semaine suivante.

“Je ne me résigne pas”, écrit Manuel Valls sur les réseaux sociaux au lendemain du congrès extraordinaire.

Si la position du mouvement indépendantiste sur l’accord signé le 12 juillet à Bougival (Yvelines) ne sera communiquée que mardi, les déclarations de son président Christian Tein appelant à un rejet “clair et sans ambiguïté” du texte et les décisions déjà prises par les composantes du FLNKS ne laissent guère de doute. “Tout porte à croire qu’il aurait été décidé un rejet de l’accord” sur un nouveau statut du territoire, regrette le ministre qui se rendra en Nouvelle-Calédonie durant “la semaine du 18 août”.

“L’accord de Bougival n’est pas tombé du ciel. Il est un compromis historique, fruit de mois de travail (…) avec toutes les délégations y compris celle du FLNKS. Chacun y a apposé sa signature”, insiste-t-il.

La délégation du FLNKS s’était félicitée de la signature du texte, mais avait rappelé deux jours plus tard dans un communiqué que “l’ensemble des éléments transcrits dans le projet d’accord ser(aie)nt portés à l’approbation de (leurs) structures en vue d’en débattre collectivement sur les suites à lui donner”. Or, le texte avait aussitôt suscité une levée de bouclier du côté des militants indépendantistes, notamment sur la question du droit à l’autodétermination et de la reconnaissance du peuple Kanak.

“Rassembler” et “écouter”

Dès l’apparition des premières critiques officielles émanant du camp indépendantiste mi-juillet, Manuel Valls a proposé la création d’un “comité de rédaction”, afin de finaliser les textes constitutionnels découlant de l’accord.

Ce dernier “doit être éclairé, approfondi, précisé, complété”. “C’est l’objet du comité de rédaction que j’ai proposé. C’est dans ce cadre que pourra être clarifié l’esprit de l’accord, en particulier sur l’identité, la place et le rôle fondateur du peuple kanak dans l’histoire et l’avenir du territoire”, plaide le ministre des Outre-mer, assurant qu’il rencontrera l’ensemble des parties prenantes à Nouméa. “Pour rassembler. Pour écouter. Pour réunir tous ceux qui refusent l’affrontement stérile. Et qui veulent avancer, ensemble, sur le seul chemin possible: celui du consensus.”

L’accord de Bougival continue en effet d’être défendu localement par l’ensemble du camp non-indépendantiste, l’Eveil océanien, parti “ni-ni” (ni indépendantiste, ni loyaliste), ainsi que par le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes modérés qui ont quitté le FLNKS en août 2024.

Mais amender l’accord de Bougival ne sera peut-être pas le choix retenu par le FLNKS. Lors de l’ouverture du congrès du mouvement samedi, son président, Christian Tein a prôné la “poursuite du dialogue”, mais “uniquement sur les modalités d’accession à la pleine souveraineté”, “en format bilatéral” avec l’État et ce “jusqu’au 24 septembre”, comme en avait décidé le précédent congrès du mouvement, tenu en janvier. “Nous devons capitaliser sur nos atouts et les valoriser au mieux afin d’accéder à la pleine souveraineté au plus tard avant les élections présidentielles de 2027”, avait conclu M. Tein.

“Refuser l’accord, c’est faire le choix du pourrissement et de la confrontation. Et ce sera l’échec pour tous. Sans compromis, pas de reconstruction durable, pas de véritable reprise économique”, estime pour sa part Manuel Valls.

La Nouvelle-Calédonie, où les violences de 2024 ont fait 14 morts et plusieurs milliards de dégâts, traverse une crise sans précédent, qui s’est traduite notamment par une chute de 10 à 15% de son PIB l’an passé et plus de 10.000 emplois détruits, selon les chiffres de l’Institut d’émission d’Outre-mer, la banque centrale des collectivités françaises du Pacifique.


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