Le Conseil de l’Europe a dénoncé mercredi la surpopulation et la violence dans les prisons de Guadeloupe et de Guyane, ainsi que l’état “déplorable” des cellules dans les locaux des forces de l’ordre.
“Les conditions matérielles de détention dans les locaux des forces de l’ordre restent sources de préoccupations”, souligne le comité anti-torture du Conseil de l’Europe (CPT) dans un rapport, évoquant des cellules “sombres” et “dans un état d’hygiène déplorable”.
Ces cellules sont “souvent suroccupées, obligeant certaines personnes à dormir par terre, sans matelas, ou à utiliser les sanitaires à la vue des autres”.
Concernant les stupéfiants, le comité pointe du doigt des dispositifs “souvent inadéquats, voire assimilables à un traitement inhumain et dégradant” pour la récupération des capsules de drogue sur des détenus considérés comme des “mules”.
Dans les trois établissements pénitentiaires visités, la “surpopulation carcérale était généralisée”, déplore le CPT, avec des taux d’occupation dépassant 225 % dans certains quartiers.
De nombreux détenus sont contraints de “dormir sur des matelas posés au sol, parfois la tête à côté de toilettes non-cloisonnées, dans des cellules qui offraient seulement 2 à 3 m² d’espace vital par personne”, décrit l’organisation, évoquant des “conditions matérielles globalement déplorables et vétustes”.
Le CPT s’est rendu dans 19 établissements de police et de gendarmerie, trois établissements pénitentiaires et trois hôpitaux dans ces deux départements français d’outre-mer à la fin de l’année 2023.
“La violence entre personnes détenues (…) était un problème prégnant, avec des actes de violence et d’intimidation liés à des trafics et des extorsions”, indique le rapport.
L’organisme s’alarme également du “trop grand nombre de personnes détenues souffrant de troubles sévères liés à la santé mentale et qui n’ont pas leur place” dans les établissements pénitentiaires.
En phase aiguë, ces patients peuvent être placés dans des services d’urgences générales, où ils “étaient fréquemment attachés à leur lit ou à leur brancard, avec des sangles ou, parfois, avec des attaches de fortune (bandes de Jersey)”, dénonce le CPT.
Tout en prenant “note des efforts déployés” par la France pour pallier “l’absence de structures adaptées et d’équipes de surveillance et de soins dédiées”, le comité estime que ces mesures “ne se traduisent pas dans la réalité des personnes détenues”.
Le CPT, dont l’une des missions principales est d’inspecter les lieux de privation de liberté dans les 46 États membres du Conseil de l’Europe, formule régulièrement des recommandations aux gouvernements pour améliorer les conditions de détention.
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