Un leader de l'opposition aux Comores, Daoud Abdallah Mohamed, a indiqué lundi qu'il "rejetait d'ores et déjà les résultats de la Commission électorale" au lendemain du premier tour des élections législatives, boycottées par une grande partie de l'opposition. "L'élection était émaillée de fraudes grossières, de bourrages d'urnes, dans plusieurs bureaux il y avait plus de votants que d'inscrits", a dénoncé celui qui fut de 2016 à 2021 le ministre de l'Intérieur de l'actuel chef de l'Etat, pour qui les premiers résultats sont très favorables.
L'opposition avait en grande partie refusé de participer, redoutant un manque de transparence dans ce scrutin à deux tours pour lequel 338.940 électeurs étaient appelés aux urnes pour élire 33 députés dans cet archipel de l'océan Indien. La Commission électorale insulaire indépendante (CEII) d'Anjouan, l'île la plus pauvre et la plus densément peuplée de l'archipel, a déclaré élus dès le premier tour les 12 candidats de la principale formation au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores du président Azali Assoumani.
Ces derniers ont recueilli entre 100 et 60% des suffrages exprimés, selon les résultats de la CEII, pour un taux de participation de plus de 70%. "A Anjouan, dans des bureaux de Sima d'où vient le président de l'Assemblée et bras droit d'Azali, il y avait une faible affluence mais bizarrement, l'urne se remplissait rapidement", a noté un observateur qui a requis l'anonymat. Le ministre en charge des élections, Fakridine Mahamoud, n'a pas donné suite aux sollicitations.
Sur l'île de Mohéli, quatre des cinq circonscriptions ne comptaient que des candidatures uniques, toutes émanant du pouvoir. Le seul opposant, du parti Orange, s'est retiré de la course à la mi-journée.
Interrogé sur les accusations de bourrages d'urne, le président Azali Assoumani, au pouvoir depuis 2016, a répondu : "C'est du déjà entendu", appelant les oppositions à "apporter la preuve de leurs dénonciations". L'ex-militaire de 65 ans, vêtu d'une chemise bleue et portant une casquette au nom du Renouveau, s'est rendu au coeur de la médina de Moroni, quelques heures à peine après la fermeture des bureaux pour "féliciter les deux députés de Moroni", la capitale.
Daoud Abdallah Mohamed a indiqué que la coalition de partis baptisée l'Opposition Unie "ne participerait pas aux élections communales" prévues le 16 février en même temps que le second tour des législatives.
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