La lutte contre la pollution plastique prend un nouveau tournant dans l’océan Indien. Ce lundi, la Commission de l’océan Indien (COI) et le navire Plastic Odyssey ont lancé à Maurice une nouvelle étape de la mission océanographique et citoyenne pour un océan sans plastique. "Organisé au Caudan Arts Center, l’événement a réuni plus de 200 participants", et a donné lieu à une conférence inaugurale réunissant ministres, diplomates, partenaires financiers et représentants de la société civile pour discuter des défis environnementaux régionaux.
"Objectif : échanger sur les défis liés à la pollution plastique et explorer des solutions innovantes pour protéger les écosystèmes marins de la région." Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet ExPLOI (Expédition plastique océan Indien), soutenu par l’Agence française de développement (AFD), le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et plusieurs partenaires locaux.
Le navire Plastic Odyssey, déjà passé par La Réunion, jette l’ancre au Caudan Waterfront du 14 au 25 avril 2025. "Cette escale mauricienne s’inscrit comme un temps fort de mobilisation et de sensibilisation", avec un programme riche : conférences, tables rondes, projections et ateliers interactifs destinés à mobiliser les citoyens et les institutions.
En parallèle, une mission scientifique d’envergure est menée par la COI en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD). "Objectif : collecter des données inédites sur la pollution plastique dans l’océan Indien, afin de mieux comprendre son origine, sa nature, son impact et nourrir la recherche appliquée." À bord du navire, 20 doctorants et jeunes chercheurs des cinq États membres de la COI participeront à cette expédition jusqu’en juillet 2025. Les résultats serviront à alimenter un futur observatoire régional sur la pollution plastique.
"Grâce au projet ExPLOI, 20 doctorants et jeunes chercheurs, aux côtés de l’IRD et des universités partenaires, prendront place à bord du navire pour une expédition scientifique jusqu’en juillet prochain."
L’AFD, principal partenaire financier, réaffirme son engagement à accompagner les États membres vers une transition écologique durable. "C’est une aventure humaine et scientifique, mais aussi un message volontariste : oui, des initiatives concrètes existent pour agir contre l’utilisation du plastique pour protéger nos océans", a déclaré Laetitia Habchi, directrice de l’AFD pour Maurice et les Seychelles.
À Maurice, où environ 75 000 tonnes de déchets plastiques sont enfouies chaque année à Mare Chicose, un site déjà saturé, la question est particulièrement urgente. Moins de 4 % des déchets sont recyclés. Le gouvernement mauricien entend renforcer son cadre réglementaire : "Un comité statutaire de gestion des plastiques a été mis en place afin de coordonner les efforts entre les secteurs public et privé, la société civile et les milieux académiques", a déclaré le ministre de l’Environnement Rajesh Bhagwan.
Enfin, la COI rappelle son implication dans les négociations du futur Traité mondial sur les plastiques. "Nous avançons avec nos alliés du PNUD, de l’IORA, de l’UICN et de la Convention de Nairobi", a souligné le Secrétaire général Edgard Razafindravahy, qui défend une approche intégrée : réduction à la source, interdiction des plastiques à usage unique et principe du pollueur-payeur.
Cette mission régionale sera également présentée lors de la 3? Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3) qui se tiendra à Nice en juin prochain.
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