Dans une lettre ouverte récemment publiée, le syndicat Les Jeunes Agriculteurs Réunion s’adresse directement à la population réunionnaise pour défendre une agriculture locale en difficulté, mais plus que jamais essentielle à l’avenir de l’île. Intitulé « Ce que j’ai à vous dire sur notre agriculture péi », ce texte sans détour reconnaît d’emblée certaines réalités.
"Oui, le prix des fruits et légumes péi est plus élevé aujourd’hui qu’hier. Oui, nos produits sont parfois plus chers que ceux venus d’ailleurs." Mais au-delà de ce constat, c’est le quotidien d’un secteur à la fois essentiel et en souffrance que la lettre met en lumière : des hommes et des femmes qui "se lèvent chaque matin pour nourrir cette île", dans un contexte de terrain difficile, de coûts élevés et de catastrophes naturelles récurrentes.
L’agriculture réunionnaise, décrite comme "ni un caprice ni un passe-temps", revendique sa spécificité : celle d’un modèle à taille humaine, local, enraciné dans la terre et dans la réalité sociale du territoire. Une activité qui "ne se fait pas avec de la main-d’œuvre sous-payée à l’autre bout du monde", mais qui continue d’exister malgré les sécheresses, les cyclones, les retards d’indemnisation, et un pouvoir d’achat en berne.
"Quand un cyclone passe, certains perdent leur maison. Nous, lorsque ça arrive, on perd notre maison ET notre emploi." La lettre dénonce le décalage entre l’image parfois véhiculée de l’agriculture et la dureté du métier : les pick-up sont des outils de travail, les remorques de canne des témoins d’une filière qui fait vivre des milliers de Réunionnais.
Elle met également en garde contre un avenir sans agriculture locale : "Si l’agriculture péi meurt, ce ne sont pas que des produits qui disparaîtront. Ce sont des champs remplacés par des immeubles. Ce sont des paysages défigurés."
Face à la hausse des prix, le document invite chacun à la réflexion : "Souhaitez-vous encore d’une agriculture réunionnaise ? Souhaitez-vous encore de nos produits, de notre savoir-faire, de notre terre nourricière ?"
Cette lettre est accessible en intégralité sur la page Facebook de l'organisation au format vidéo
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