Lettre ouverte : l'agriculture réunionnaise en quête de reconnaissance et de soutien

Dans une lettre ouverte récemment publiée, le syndicat Les Jeunes Agriculteurs Réunion s’adresse directement à la population réunionnaise pour défendre une agriculture locale en difficulté, mais plus que jamais essentielle à l’avenir de l’île. Intitulé « Ce que j’ai à vous dire sur notre agriculture péi », ce texte sans détour reconnaît d’emblée certaines réalités.

"Oui, le prix des fruits et légumes péi est plus élevé aujourd’hui qu’hier. Oui, nos produits sont parfois plus chers que ceux venus d’ailleurs." Mais au-delà de ce constat, c’est le quotidien d’un secteur à la fois essentiel et en souffrance que la lettre met en lumière : des hommes et des femmes qui "se lèvent chaque matin pour nourrir cette île", dans un contexte de terrain difficile, de coûts élevés et de catastrophes naturelles récurrentes.

L’agriculture réunionnaise, décrite comme "ni un caprice ni un passe-temps", revendique sa spécificité : celle d’un modèle à taille humaine, local, enraciné dans la terre et dans la réalité sociale du territoire. Une activité qui "ne se fait pas avec de la main-d’œuvre sous-payée à l’autre bout du monde", mais qui continue d’exister malgré les sécheresses, les cyclones, les retards d’indemnisation, et un pouvoir d’achat en berne.

"Quand un cyclone passe, certains perdent leur maison. Nous, lorsque ça arrive, on perd notre maison ET notre emploi." La lettre dénonce le décalage entre l’image parfois véhiculée de l’agriculture et la dureté du métier : les pick-up sont des outils de travail, les remorques de canne des témoins d’une filière qui fait vivre des milliers de Réunionnais.

Elle met également en garde contre un avenir sans agriculture locale : "Si l’agriculture péi meurt, ce ne sont pas que des produits qui disparaîtront. Ce sont des champs remplacés par des immeubles. Ce sont des paysages défigurés."

Face à la hausse des prix, le document invite chacun à la réflexion : "Souhaitez-vous encore d’une agriculture réunionnaise ? Souhaitez-vous encore de nos produits, de notre savoir-faire, de notre terre nourricière ?"

Cette lettre est accessible en intégralité sur la page Facebook de l'organisation au format vidéo

memento.fr


1 COMMENTAIRE(S)

Paco
- Le 25-05-2025 22h36
AGRICULTURE REUNIONNAISE Lettre ouverte à deux personnalités locales, un peu à côté de la plaque. – Madame la Présidente de Région, – Monsieur le Président de l’Association Réunionnaise Interprofessionnelle des Fruits et Légumes, Vous avez souhaité vous exprimer au travers de la Presse (Le Quotidien de La Réunion du 24 mai 2025) sur un sujet sensible, l’agriculture réunionnaise. Un citoyen du Monde attentif, vivant depuis plus de 30 ans sur cette ile hors du commun, vous répond : 1 – A Madame BELLO : En nous annonçant fièrement que la canne à sucre est la plus importante exportation de l’ile et qu’elle induit 18.000 emplois, vous passez sous silence des chiffres autrement plus inquiétant : 0,4 milliards d’exports contre 7 milliards d’imports. Quand aux emplois, vous n’ignorez pas que votre département est le champion de France du sous-emploi, des bas salaires, de la précarité, de la pauvreté et de la misère. Et, comme beaucoup de Réunionnais, je ne pense pas que le développement de la production non rentable de la canne, soit une solution pour sortir de notre marasme socioéconomique digne d’un pays sous-développé. Alors, s’il vous plait, ne parlez pas d’opposants stériles concernant ceux qui veulent adapter et diversifier la production agricole de cette ile qui ne connait pas les hivers improductifs et où, grâce à ses mille microclimats, quasiment toutes les plantes alimentaires du Monde pourraient être cultivées (Ref : Louis Maillard, ingénieur colonial – 1862 -https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57815584.texteImage) Enfin, votre erreur la plus grossière est de prétendre, que l’ile qui croule sous les déchets verts, aurait besoin de bruler de la canne pour produire de l’énergie. Cerise sur le gâteau, que je sache, les Réunionnais ne se nourrissent pas de canne à sucre et ce végétal ne participe que très peu à notre autonomie alimentaire. 2 – A Monsieur Daniel MOREAU : Comment expliquer que cette ile qui peut produire du végétal (tropical ou pas) toute l’année, soit obligé d’importer plus de 40.000 tonnes de fruits et légumes chaque année. Et, si vous êtes très fier de la production locale de 80.000 tonnes de produits frais (fruits et légumes) vous ne dites rien sur la quantité colossale de confitures, conserves, jus, etc qui sont importés, alors que la transformation sur place est dramatiquement faible. Elle pourrait pourtant augmenter les revenus de nos agriculteurs qui en ont bien besoin. Optimiser les rendements des terres de son territoire ne passe pas obligatoirement par le stockage ou l’importation d’intrants chimiques. Toute l’activité agricole peut être organisée et programmée en fonction des besoins. Seule la surproduction doit être absorbée grâce à l’export et différentes techniques de conservation. Il ne faut tout de même pas oublier que l’ile de La Réunion est en mesure de produire des fruits et légumes frais, de saison, toute l’année. Cela s’obtient très facilement en jouant sur l’altitude et les différents microclimats. Il est vrai que sans intrants chimiques il sera difficile de produire des ananas de qualité, toute l’année. Mais, La société BAYER, producteur du regrettable activateur de croissance PRM12 RP en a arrêté la production au vu des risques et des dangers du produit. Qui va s’en plaindre ? Pour une fois, l’industriel s’est montré plus vertueux que l’agriculteur. Il reste des dizaines d’autres fruit arrivant naturellement à maturité, tout au long de l’année (privilège souvent oublié des climats tropicaux). Vous nous dites que La Réunion ne produit pas de carottes toute l’année. Si j’en juge par une publication de la Chambre de l’Agriculture, ce n’est pas tout à fait exact. Seule la période Mars – avril souffre actuellement d’une petite baisse de production largement compensée par 1O mois de production abondante. Ma conclusion : Au vu de ces remarques et de nombreuses autres observations, une suggestion permettant probablement de résoudre, au moins en partie, le problème apparemment insoluble du déséquilibre socioéconomique et du sous-développement de ce magnifique territoire : Planifier une taxation progressive de plus en plus élevée des importations permettrait d’accumuler des fonds pour diversifier, organiser planifier et rentabiliser la production agricole locale. Tout cela doit se faire intelligemment et progressivement pour laisser à toutes les activités concernées, le temps de s’adapter. Ainsi, sans trop de douleurs, il semble possible d’atteindre le plein emploi, un meilleur équilibre socioéconomique, une diminution des inégalités, une meilleure répartition des richesses et enfin, une autonomie et une sécurité alimentaire que de nombreux territoires nous environt. François-Michel MAUGIS http://www.assee.fr





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