Bruno Retailleau l'emporte largement face à Wauquiez et entre dans la course à la présidentielle

Le favori Bruno Retailleau a très largement remporté dimanche la course à la présidence des Républicains face à son rival Laurent Wauquiez, un succès qui le renforce à droite comme candidat potentiel à la présidentielle.

Avec 74,3 % contre 25,7 %, les plus de 120 000 adhérents des Républicains ont accordé leur confiance au Vendéen, 64 ans, qui depuis son arrivée à Beauvau en septembre a donné une nouvelle dynamique à un parti moribond il y a un an à peine. La participation a atteint plus de 80 %. "L’unité est plus que jamais nécessaire, gage de notre crédibilité et de l’efficacité de notre action au service de la France", a déclaré lors de la proclamation des résultats la secrétaire générale de LR, Annie Genevard, dans un appel au rassemblement afin d’éviter les divisions internes qui ont miné la droite depuis plus d’une décennie.

Le Premier ministre François Bayrou a salué cette "magnifique victoire". "Les Français engagés souhaitent, je le crois, que nous fassions cause commune pour sortir, autant que possible, notre pays des difficultés qu’il traverse", a-t-il réagi sur X. Cette élection a été marquée jusqu’au bout par l’incertitude provoquée par la multiplication du nombre d’adhérents au cours de la campagne, passant de 43 859 à 121 617 en deux mois, sans qu’il ait été possible de déterminer de façon certaine à qui profiteraient ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats.

La victoire écrasante de Bruno Retailleau intervient au terme d’une campagne très à droite. Son rival Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois, proposant notamment l’envoi des étrangers dangereux sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon ou la mise en place d’"un cordon sanitaire" autour de LFI. Omniprésent sur le sujet de l’immigration, Bruno Retailleau a lui multiplié les mesures en tant que ministre de l’Intérieur, durcissant les critères de naturalisation des étrangers et appelant sans succès à un bras de fer pour que l’Algérie reprenne ses ressortissants frappés d’une obligation de quitter le territoire.

- "Je reste à Beauvau" -

Il était soutenu par les ténors du parti, du président du Sénat Gérard Larcher à l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, en passant par le présidentiable Xavier Bertrand ou l’ancienne candidate à la présidentielle Valérie Pécresse. En revanche, les arguments de Laurent Wauquiez n’ont manifestement pas fait mouche chez nombre d’adhérents, en particulier celui que la présence du président de LR au sein du gouvernement l’empêcherait d’avoir une "parole libre". 

Bruno Retailleau a d’ores et déjà annoncé qu’il ne renoncerait pas à Beauvau pour se consacrer uniquement à la présidence de la droite, balayant l’argument de son rival qui craint que cette double casquette contribue à "diluer la droite" dans le macronisme. "Je pense que si je suis élu dimanche, le président de LR renforcera le ministre. Et inversement, le fait d’avoir cette visibilité permettra de donner de la force à LR", a-t-il affirmé en marge de son dernier meeting vendredi à Nîmes (Gard). M. Retailleau doit s’exprimer à 20h sur TF1. 

Ce succès permettra à Bruno Retailleau de se renforcer comme candidat de la droite à la prochaine présidentielle, même si son rival a déjà demandé un match retour l’an prochain pour désigner le candidat de la droite à la présidentielle lors d’une primaire limitée aux adhérents LR. Une idée que ne partagent pas certains soutiens du ministre, qui n’ont pas attendu les résultats pour mettre la pression, à l’image du président centriste de Normandie Hervé Morin, porte-parole du mouvement Nouvelle Énergie, présidé par David Lisnard. Il a exigé samedi dans les colonnes d’Ouest-France que le candidat de la droite soit "désigné au cours d’une grande primaire ouverte, de Renaissance aux Républicains".

- Quid de Wauquiez ? -

Bruno Retailleau doit désormais redresser un parti encore convalescent, depuis le psychodrame de l’alliance il y a près d’un an entre son ancien président Éric Ciotti et le RN. Reste aussi à savoir comment Bruno Retailleau va s’entendre avec Laurent Wauquiez, l’affaibli patron des députés LR qui plaide pour un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux, l’ex-LR Gérald Darmanin, à l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo. Malgré un agenda chargé, Bruno Retailleau a quadrillé le pays en organisant de nombreux meetings pendant la campagne. Face à un adversaire qui a revendiqué 120 réunions publiques, le Vendéen a opté pour des salles plus grandes comme il y a une semaine à Boulogne-Billancourt (92) où il a rassemblé près de 2 000 personnes.

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Présidence LR : Bruno Retailleau, la force de l’Intérieur

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a remporté largement dimanche la présidence des Républicains, a profité de la notoriété acquise en près de sept mois à Beauvau pour passer d’éternel numéro 2 à candidat potentiel de la droite à l’Élysée. Revendiquant sans cesse ses origines vendéennes et rurales, le nouveau patron de la droite, âgé de 64 ans, s’est transformé depuis son arrivée à Beauvau et pendant la campagne interne de LR, de l’aveu même de ses soutiens, convaincus qu’il a "franchi un cap".

Sillonnant la France micro en main, lors de réunions publiques où il s’est passé de podium pour arpenter la scène dans tous les sens, Bruno Retailleau s’est employé à éviter les petites phrases. Son slogan "la droite fière et sincère" n’en cherchait pas moins à le différencier du patron des députés LR, qui n’est pas parvenu à se défaire malgré ses efforts de l’image "d’insincérité" dont il pâtit. Pour Bruno Retailleau, tout a changé en septembre dernier lorsqu’il est entré au gouvernement de Michel Barnier, son collègue de parti.

Jusque-là, il apparaissait effacé derrière les ténors de LR comme le président du Sénat Gérard Larcher ou son ancien patron Éric Ciotti, qui l’avait battu en 2022 dans la course à la présidence LR et dont il récupère aujourd’hui le poste, laissé vacant depuis son alliance avec le RN aux législatives anticipées. Autrefois proche de Philippe de Villiers, son mentor politique, Bruno Retailleau a longtemps été considéré comme trop conservateur pour prétendre à des ambitions élyséennes, en raison de ses positions contre le "mariage pour tous" ou de ses déclarations polémiques sur l’immigration.

Au cours de la campagne à la présidence LR, il a d’ailleurs été critiqué pour avoir maintenu un meeting en Savoie avec Michel Barnier sans se rendre le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) où le jeune Malien Aboubakar Cissé a été assassiné. Mais à Beauvau, il a surtout capté la lumière : "Son passage au ministère de l’Intérieur a changé profondément la donne", expliquait il y a peu le directeur de l’Ifop Frédéric Dabi.

- Sur tous les fronts -

En un peu plus de sept mois à l’Intérieur, le Vendéen a été sur tous les fronts. Mayotte frappée par le cyclone Chido ? Il est le premier sur place, avant même le président ou le Premier ministre. La loi narcotrafic ? Il a mené le combat, aux côtés de son prédécesseur Gérald Darmanin, pour remporter un rare succès gouvernemental.

L’Algérie ? Il a appelé au bras de fer pour qu’Alger reprenne ses ressortissants visés par des OQTF, quitte à tendre les relations entre les deux pays. L’immigration ? Il remet sur la table l’idée d’un référendum, rejetée par Emmanuel Macron, tout en publiant une nouvelle circulaire – plus dure – sur les conditions de naturalisation. Les adhérents LR ont pu être séduits par cette omniprésence médiatique comme par la promesse faite par M. Retailleau lors de son arrivée place Beauvau : "Rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre."

La majorité d’entre eux n’ont pas non plus été échaudés par le risque de "dilution dans la macronie" brandi par Laurent Wauquiez. Et tant pis pour les polémiques, notamment lorsque l’ancien président des Pays de la Loire estime que l’État de droit n’est ni "intangible" ni "sacré", ou qu’il assure que l’immigration "n’est pas une chance". Ou encore son recadrage, rarissime, par le parquet de Paris, pour une communication ministérielle jugée "prématurée" après l’interpellation en France d’un influenceur algérien. Président des sénateurs LR de 2014 à 2024, le Vendéen à la frêle silhouette était connu du milieu politique pour son habileté et son aisance oratoire, lui qui parle sans note à la tribune.

Celui que le Rassemblement national surnomme "le ministre de la parole" depuis qu’il a agité – en vain – la menace de la démission pour obtenir gain de cause sur la question des relations avec l’Algérie pâtit néanmoins d’un certain manque de résultats tangibles depuis son arrivée place Beauvau. Désormais patron des LR, toujours ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau va devoir continuer à jouer les funambules. "Je suis gaulliste mais je ne suis toujours pas macroniste", a-t-il déclaré récemment.

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Cyrille Melchior salue l’élection de Bruno Retailleau à la tête des Républicains

Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de La Réunion, a adressé ce lundi ses félicitations à Bruno Retailleau, nouvellement élu président du parti Les Républicains. Dans un message empreint de loyauté et de confiance, l’élu réunionnais salue une victoire porteuse « d’espoir pour tous ceux qui croient en une droite fière de ses valeurs, enracinée dans les territoires, et résolument tournée vers l’avenir ».

Il insiste sur la constance et la clarté de la ligne politique de Bruno Retailleau, qualifiant son engagement de « clair, courageux et sincère », et louant son refus des « compromis de façade ». Cyrille Melchior souligne également l’attention particulière portée par le sénateur vendéen aux territoires ultramarins, en particulier à La Réunion :
« Il n’a jamais oublié que la France se construit aussi sur les rives de l’océan Indien, au cœur du bassin indo-pacifique. »

Affichant son plein soutien à la nouvelle direction du parti, Cyrille Melchior se dit prêt à s’inscrire dans « cette dynamique nouvelle », avec pour ambition de reconnecter la droite aux attentes profondes des citoyens, aussi bien dans l’Hexagone qu’en Outre-mer. « Je suis convaincu que sous sa présidence, notre parti saura retrouver un cap, une parole claire et une capacité à rassembler autour d’un projet solide. »

Avec cette prise de position, le président du Département affirme sa volonté de renforcer le lien entre La Réunion et la droite républicaine nationale, à un moment clé pour l’avenir du mouvement.


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